Le trajet de dix minutes entre Colobane et la rue 9 de la Médina, a tourné au cauchemar pour J.D. Seka, une passagère d’origine ivoirienne. Selon sa version des faits, le taximan, M. Mbengue, aurait profité du court trajet pour commettre un acte déplacé, entraînant une condamnation à deux ans de prison ferme, pour attentat à la pudeur sans violences.
Tout a commencé ce dimanche matin du 1er décembre 2024, aux alentours de 12 h. Assise à l’arrière du taxi, J.D. Seka a d’abord dû subir les avances insistantes de M. Mbengue, qui lui demandait son numéro de téléphone et posait des questions sur sa situation sentimentale. Ce comportement, qu’elle a trouvé inapproprié, a rapidement dégénéré lorsque le taximan a, selon ses dires, baladé sa main entre ses jambes. Malgré la peur, la jeune femme a eu la présence d’esprit de filmer une partie de la scène avec son téléphone, lit-on dans "Senenews".
Une fois arrivée à destination, elle a pris soin de relever le numéro d’immatriculation du véhicule, avant de déposer plainte. Interpellé par les autorités, M. Mbengue a reconnu avoir demandé le numéro de téléphone de la passagère, mais a nié tout acte de nature sexuelle. « Je ne pouvais pas la caresser, j’étais au volant. Nous avons seulement discuté », a-t-il affirmé devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, où il comparaissait vendredi dernier. Pourtant, les preuves présentées par la plaignante ont convaincu la représentante du parquet, qui a sévèrement critiqué le comportement de l’accusé.
« En dix minutes, vous avez agi ainsi. Si elle avait poursuivi le trajet la nuit, vous l’auriez peut-être violée. Ce comportement est indigne d’un père de famille », a-t-elle déclaré, avant de requérir deux ans de prison ferme. Le tribunal a suivi ces réquisitions, tout en réservant les intérêts civils de la plaignante. Cette affaire met en lumière une nouvelle fois, la nécessité de renforcer la sécurité des femmes dans les transports publics.