Le boss norvégien Johannes Boe a survolé la course masculine à la mi-journée, comme l'Allemande Franziska Preuss l'épreuve féminine dans l'après-midi.
Même si la plus haute marche du podium a échappé aux Bleus samedi, la Marseillaise a de nouveau été improvisée dans les tribunes survoltées et truffées de drapeaux bleu-blanc-rouge - et même de Phryges souvenir des JO-2024. Comme la veille pour Justine Braisaz-Bouchet, elle victorieuse du sprint.
Boe n'en a pas pris ombrage, au contraire. "Pas de doute: c'est la meilleure ambiance" de la Coupe du monde, apprécie le Norvégien aux désormais 88 courses individuelles remportées (JO et Mondiaux inclus), plus qu'à sept victoires du record de la légende Ole Einar Bjoerndalen.
Lui est bien le meilleur biathlète du moment. Parti sur les talons - à une seconde - de son jeune compatriote Martin Uldal avec les écarts hérités du sprint de jeudi, Boe n'a laissé aucune chance à ses adversaires sous le soleil haut-savoyard.
Avec un 19 sur 20 au tir, il s'est imposé avec une marge très confortable: 27 sec 6/10e sur Perrot, auteur d'un 20 sur 20 et qui s'était élancé en 7e position, et 47 sec 5/10e sur Jacquelin, deux cibles manquées debout.
"Maturité de dingue"
"Magnifique ! Magique !, lance Perrot, l'étoile montante des Bleus. C'est une de mes plus belles courses, au niveau de la réalisation comme au niveau des sensations."
"Aujourd'hui, j'ai eu l'impression de faire une course dans mon salon !, compare-t-il. C'est incroyable de participer à une course devant sa famille, son public, à la maison. Ce sont des émotions très fortes. C'est une deuxième place, mais en termes d'émotions, de sensations, de réalisation, c'est une course qui vaut des points, carrément !"
A 23 ans, comme en témoigne son sans-faute derrière la carabine dans l'enivrante effervescence du Grand-Bornand, Perrot continue de s'affirmer au plus haut niveau, lui qui a mimé les gros bras dans les derniers mètres. La preuve: il est actuellement installé au quatrième rang du classement général de la Coupe du monde.
"J'ai qu'un truc à dire sur Éric: une maturité de dingue, salue l'entraîneur des Bleus Simon Fourcade. Arriver dans ces conditions, sur un dernier tir, en sachant qu'on peut accrocher le podium, sortir un 5 sur 5 avec le public qui scande à chaque balle, solide."
"Il sait tellement où il va (que) parfois je me dis qu'on est presque un peu inutiles en tant que coaches", sourit-il.
7 fautes pour JBB et QFM
Avec un troisième podium en sept courses individuelles, Jacquelin confirme son intéressant début de saison, qui lui vaut de figurer en troisième position du classement général, avec 348 points, derrière Boe (504) et un autre Norvégien, Sturla Laegreid (399).
Comme Perrot, Simon s'est elle propulsée de la septième place du sprint à la deuxième de la poursuite (+27.3). Avec un 18 sur 20 sur le pas de tir, elle s'est replacée derrière Preuss, victorieuse après une seule cible manquée, et devant une autre Allemande, Vanessa Voigt, autrice d'un sans-faute (+44.3).
Ce podium "fait vraiment très, très plaisir", savoure Simon, qui court après sa meilleure forme physique depuis le début de l'hiver. "Il vient beaucoup de la tête mais la forme est là aussi, c'est cool."
"Arriver à deux Françaises (avec Jeanne Richard, finalement 4e) sur un dernier tir pour jouer un podium à la maison, c'est indescriptible. Ça me transcende, j'adore ça et je m'éclate", s'exclame-t-elle.
Course "à effacer" en revanche pour Braisaz-Bouchet, partie en pole position après son succès en sprint la veille et finalement douzième après sept fautes au tir, avec 1 min 20 sec de retard. Même faillite pour Quentin Fillon Maillet: son 13 sur 20 le repousse à la 24e place de la poursuite du jour, à 2 min 18 sec de Boe.