«Le principal bénéficiaire des événements qui se déroulent en Syrie [...] à mon avis, c’est Israël» a déclaré ce 19 décembre le président russe Vladimir Poutine, lors de sa conférence de presse annuelle de fin d'année.
Commentant l'incursion de l'armée israélienne dans le sud du pays après la chute de Bachar el-Assad, Vladimir Poutine a exprimé des inquiétudes concernant les intentions israéliennes dans cette zone.
«La Russie condamne la conquête de tout territoire syrien et cette position n'est sujette à aucun ajustement», a souligné le président russe, espérant «qu'Israël quittera un jour le territoire syrien». «Notre position à ce sujet est ferme», a-t-il insisté.
Après l’effondrement du gouvernement Assad, Israël a mené des centaines de frappes aériennes contre des installations portuaires, des aérodromes ainsi que des dépôts d’armes syriens, et a fait avancer ses troupes dans la zone démilitarisée du plateau du Golan, prenant notamment le mont Hermon, un site stratégique surplombant Damas.
Malgré les critiques virulentes de l'ONU et des voisins arabes de la Syrie, Israël continue d’occuper ces zones en violation du droit international et de mener des raids aériens sur l’ensemble du pays, prétendant vouloir détruire des «armes stratégiques lourdes» du pouvoir déchu.
Le gouvernement israélien a même approuvé un plan visant à investir plus de 11 millions de dollars dans le plateau du Golan occupé afin de doubler la population de colons.
La décision d'étendre les colonies israéliennes sur le plateau du Golan a été prise «à la lumière de la guerre et du nouveau front auquel Israël fait face en Syrie», avait déclaré le 15 décembre le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. «Le renforcement du Golan, c'est le renforcement de l'État d'Israël […]. Nous continuerons à le préserver, à le faire prospérer et à nous y installer», ajoutait le communiqué.
Israël occupe le plateau du Golan situé dans la province syrienne de Qouneitra depuis la guerre des Six Jours de 1967, et a annexé unilatéralement le territoire en 1981. Depuis les années 1970 jusqu’au début du mois de décembre 2024, les forces israéliennes sur le plateau du Golan étaient séparées de leurs homologues syriennes par une zone tampon du côté israélien de la frontière, en vertu de l’accord de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie, qui a mis fin à la guerre du Kippour de 1973.
La revendication israélienne sur cette région est considérée comme non valable par tous les autres pays du monde, à l'exception des États-Unis. Environ 20 000 colons juifs vivent sur le plateau du Golan, et la région abrite également à peu près le même nombre de Druzes syriens. La trentaine de colonies juives présentes dans la région sont considérées comme illégales au regard du droit international.