Le Tchad est devenu un lieu de refuge pour plus de 700 000 Soudanais, en majorité des femmes et des enfants, contraints de fuir le Soudan ravagé par la guerre civile depuis avril 2023, selon le dernier rapport de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) daté du 11 novembre.
Ce nombre s'ajoute aux plus de 400 000 Soudanais qui vivaient déjà dans une situation de «déplacement prolongé» dans l'est du pays, ce qui porte à plus de 1,1 million le nombre total de réfugiés soudanais au Tchad, selon l’agence.
«Il s'agit de l'arrivée de réfugiés la plus importante de l'histoire du Tchad», relève le HCR, soulignant qu’un pourcentage «alarmant» de 71 % des réfugiés arrivant au Tchad déclaraient avoir été victimes de violences au Soudan alors qu'ils fuyaient.
Rien qu'en octobre, quelque 60 000 Soudanais sont arrivés au Tchad à la suite d'une escalade des combats au Darfour et du retrait des eaux des crue, déclare encore le HCR, rapportant que la petite ville frontalière d’Adre, abritant auparavant 40 000 habitants, accueille aujourd'hui 230 000 réfugiés soudanais.
Selon le HCR, le Tchad, comme tous les pays voisins du Soudan, est «débordé» et les infrastructures nationales souffrent de la pression exercée par les arrivées incessantes de réfugiés. Au total, plus de 3 millions de personnes ont été contraintes de fuir le Soudan, en quête de sécurité dans les pays voisins et au-delà.
Outre l'Égypte, qui est le principal pays d'accueil avec 1,2 million de nouveaux réfugiés soudanais selon les derniers chiffres du gouvernement, l'Éthiopie, l’Ouganda, la République centrafricaine et la Libye font aussi face à d'importantes vagues de déplacements.
Parmi les 3 millions de personnes qui ont fui la violence au Soudan, 650 000 sont des Sud-Soudanais, précise par ailleurs le HCR. Ces derniers avaient fui auparavant vers le Soudan pendant la guerre civile sud-soudanaise (de 2013 à 2020) et ont été contraints de retourner dans leur pays, déjà confronté à une crise humanitaire sans précédent.
Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre civile opposant les Forces armées soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Bourhane, aux Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Dagalo. Ce conflit, qui a provoqué une crise humanitaire majeure, a fait au moins 23 000 morts et 33 000 blessés, annonçait l'ONU en septembre.
