"J'ai perdu plein de matches, mais celui là laisse un goût d'inachevé, car on n'a pas montré notre meilleur visage", a résumé le visage fermé la capitaine Estelle Nze Minko, "triste pour l'équipe et le staff".
Alors que leur parcours avait été jusque-là impeccable, avec sept victoires en sept rencontres, ce match couperet a été fatal aux vice-championnes olympiques, qui n’ont jamais mené et ne pourront désormais qu'espérer décrocher le bronze.
Face à aux Danoises, qui seront opposées dimanche aux doubles championnes d’Europe en titre et grandes favorites norvégiennes, les Françaises ont "fait beaucoup d'erreurs". "On a raté beaucoup de tirs, on n'a pas vraiment réussi à courir", a continué la capitaine tricolore, faisant la liste de ce qui a manqué à ses coéquipières.
"Finalement est-ce que ce n'est pas un de nos moins bons matches de la compétition ? Dans la capacité à développer notre jeu ? C'est ça qui est un peu rageant", s'est-elle demandé.
Les Bleues ont en effet semblé en souffrance tout au long d'une rencontre qui avait déjà mal débuté. Entre pertes de balles, approximations devant le but, et, déjà, les nombreux arrêts d’Anna Kristensen (6/17 à la pause), la meilleure gardienne de cet Euro. En première période, les Françaises ont passé plus de huit minutes sans marquer.
En face, les Danoises en profitaient pour prendre les devants, grâce à Anne Mette Hansen (7/10 au tir, 6 passes) et Mie Hojlund (5/6) et repartir aux vestiaires avec deux buts d'avance (13-11).
"Même en défense, on a pris souvent le même type d'actions et on n'arrivait pas à résoudre ce qui n'allait pas", a souligné Nze Minko.
Kristensen héroïque
Toujours dans la difficulté offensivement, les Bleues ont pu compter sur l’entrée d’Hatadou Sako dans la cage et sur l’apport de Pauletta Foppa (4/4) pour égaliser difficilement peu avant l’entrée dans les 20 dernières minutes de jeu. Mais encore une fois, elles n'ont pas su trouver les solutions pour passer devant.
Et Anna Kristensen n'y est certainement pas pour rien. Héroïque, elle a enregistré un total de 16 arrêts (43%), empêchant les Françaises d'espérer se rapprocher, malgré la bonne deuxième période de Glauser dans le but de l'autre côté (29% à 8/28).
"Est-ce qu'elle (Kristensen) a fait des arrêts exceptionnels ou est-ce qu'on a été un peu plus indigents dans le duel au regard de ce qu'on a fait avant ? je ne peux pas faire une analyse", à chaud, a dit Sébastien Gardillou. "En revanche elle a fait 43%, ça je peux le dire !" Et comme disait Hatadou Sako, "c'est compliqué de gagner des matches avec une gardienne qui fait autant d'arrêts".
"Ça a été un match compliqué, un peu dans tous les secteurs", continuait la gardienne, insuffisant pour espérer rattraper les joueuses de Jesper Jensen, qui menaient alors de cinq buts à moins d'un quart d'heure de la fin.
"Je suis déçu pour les joueuses car elles bossent super bien, je suis hyper fier de ce qu'elles font", a déclaré Sébastien Gardillou, nommé il y a trois mois en remplacement d'Olivier Krumbholz, et qui devra désormais remobiliser ses troupes pour aller chercher la médaille de bronze contre la Hongrie dimanche.
"On fait quand même un super beau parcours pour l'instant, on est super investies", a conclu Estelle Nze Minko, "il faut transformer cette aventure en quelque chose de positif".