"Si le NFP est détruit par le ralliement à Macron de nos partenaires, on sait ce que ça nous coûtera. On a besoin que le NFP se maintienne", a averti le fondateur de LFI devant plusieurs médias, dont l'AFP, au lendemain d'une réunion publique devant plusieurs centaines de militants à Redon (Ille-et-Vilaine).
"Qui pense pouvoir gagner un seul siège sans nous ?", a-t-il prévenu alors que les relations entre LFI et le PS sont plus tendues que jamais depuis la création du Nouveau Front populaire l'été dernier.
"Nos alliés ont peur. Nous, c'est l'inverse, nous n'avons pas peur d'être dans un moment historique. Se rendent-ils compte de la contre-performance de ce qu'ils font ? Emmanuel Macron les instrumentalise et gagne des points à chaque heure qui passe", a estimé l'ancien sénateur socialiste, dont les troupes refusent catégoriquement de discuter avec la droite et le centre de l'après-Barnier.
"Je suis inquiet. Normalement ils sont allés à la réunion à l'Elysée en ayant à l'esprit d'en claquer la porte", a-t-il espéré, alors que LFI et le RN ne participeront pas à la réunion. "Pourquoi ont-ils besoin d'apporter la preuve à Macron qu'ils sont de bonne foi ?"
Interrogé sur l'éventualité d'une candidature commune de la gauche à la prochaine élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'une alliance entre La France insoumise et le Parti socialiste serait impossible, mais n'a pas pour autant fermé la porte à une entente avec les autres formations de gauche, notamment les Ecologistes.
Alliance avec les Ecologistes?
"Une candidature commune reste possible à la présidentielle. Je l'ai déjà fait avec le Front de gauche et les communistes. On sait bien que ça ne sera pas possible avec les socialistes, mais il reste les deux autres. La distance la moins grande pour nous est avec les Ecologistes", a-t-il estimé, en rappelant la proximité des deux partis dans leur opposition au nucléaire.
Le triple candidat à la présidentielle, qui reste une figure très clivante même à gauche, pousse pour la démission d'Emmanuel Macron et la tenue d'une présidentielle anticipée.
"Peut-être que le président va tenir jusqu'à la prochaine dissolution" qui ne pourra intervenir avant l'été, a-t-il déclaré. "Mais comment compte-t-il tenir 30 mois", jusqu'en 2027 ?
"Ce qui compte, c'est qu'une idée comme la destitution du président paraisse bizarre en plein mois d'août, puis paraisse évidente pour tant de gens de tous bords trois mois plus tard. C'est déjà un énorme pas que (le chef de l'Etat) lui-même l'évoque publiquement", s'est-il réjoui, alors qu'Emmanuel Macron a balayé plusieurs fois l'idée de quitter l'Elysée.
Depuis la censure du gouvernement Barnier, les Insoumis ont redoublé d'efforts dans leurs appels à la démission, après avoir échoué à faire adopter une procédure de destitution du président de la République au Parlement à l'automne
Et le leader de la gauche radicale, ancien trotskiste, de citer Lénine, contrairement à ses habitudes: "Nous sommes dans une situation prérévolutionnaire quand ceux d'en haut ne peuvent plus et ceux d'en bas ne veulent plus".
Mais Jean-Luc Mélenchon refuse pour l'instant de se déclarer officiellement candidat, si le président devait quitter son poste.
"Je réfléchis. C'est un rôle très lourd. L'argument de ma notoriété n'est pas aussi important que la dernière fois, nos dirigeants ont fait énormément de progrès dans ce domaine aussi. Mais il y a des aspects excitants aussi, des circonstances exceptionnelles. Les conditions sont plus favorables à manier actuellement pour un changement politique de fond dans la société", a-t-il argumenté.
Comme pour laisser la porte entrouverte.