L'homme de 71 ans a commencé lundi à présenter sa défense devant la Haute cour, en réponse à quatre chefs d'accusation d'abus de pouvoir, en lien avec des pots-de-vin présumés de 2,27 milliards de ringgits (510 millions de dollars) et 21 chefs d'accusation de blanchiment d'argent.
L'ancien dirigeant du pays d'Asie du Sud-Est, qui purge déjà une peine de six ans de prison pour une affaire de corruption liée au détournement d'argent du fonds souverain 1Malaysia Development Berhad (1MDB), est accusé dans plusieurs autres volets du scandale financier qui a entraîné sa défaite aux élections de 2018.
L'affaire porte sur la société Tanore Finance Corp, qui, selon les autorités américaines, a été utilisée pour détourner de l'argent du fonds 1MDB.
"Les accusations portées contre moi sont politiquement motivées", s'est défendu lundi l'ancien Premier ministre.
S'il est reconnu coupable, il risque de lourdes amendes et des peines allant jusqu'à 20 ans pour chaque chef d'abus de pouvoir.
Son avocat principal, Muhammad Shafee Abdullah, a affirmé que lui et son client étaient "plus déterminés" que jamais à se battre.
Le détournement de centaines de millions de dollars du fonds 1MDB, censé œuvrer au développement économique de la Malaisie, pour des dépenses privées comme un superyacht ou des œuvres d'art, a joué un rôle majeur dans la défaite aux élections de Najib Razak et de son parti en 2018.
Ce scandale a déclenché des enquêtes aux Etats-Unis, en Suisse et à Singapour, dont les systèmes financiers auraient été utilisés pour blanchir l'argent.
Selon le ministère américain de la Justice, plus de 4,5 milliards de dollars ont été détournés de 1MDB entre 2009 et 2015 par des hauts responsables du fonds et leurs complices.
Najib Razak a commencé à purger une peine de 12 ans de prison en août 2022 pour des infractions liées à l'utilisation abusive de fonds publics provenant de SRC International, une ancienne entité de 1MDB.
Sa peine a ensuite été réduite de moitié par la commission des grâces de Malaisie.