En Syrie, les djihadistes et leurs alliés ont pris la "majeure partie" d’Alep après une offensive contre les forces gouvernementales de Bachar el-Assad, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ce samedi 30 novembre. "Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et les factions rebelles alliées ont pris le contrôle de la majeure partie de la ville" située dans le nord de la Syrie, ainsi que "des bâtiments gouvernementaux et des prisons", a fait savoir l’ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.
Le bilan de cette offensive, lancée mercredi, a grimpé à 311 morts -183 combattants du HTS et leurs alliés, 100 soldats et membres des forces progouvernementales et 28 civils, selon l’OSDH. Des médias gouvernementaux syriens ont fait état de quatre civils tués dans une résidence d’étudiants à Alep bombardée par le HTS. L’OSDH a ajouté que "le gouverneur d’Alep et les commandants de la police et des services de sécurité se sont retirés du centre-ville". Les frappes aériennes russes de la nuit ont coïncidé avec "l’arrivée d’importants renforts militaires" (rebelles) dans la région, a ajouté l’ONG.
Les combattants djihadistes et leurs alliés étaient entrés vendredi à Alep, après deux jours d’une offensive qui met fin à des années de calme relatif dans le nord-ouest syrien. Pendant la guerre civile qui a éclaté en 2011, et qui a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes, HTS, dominé par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, a pris le contrôle de vastes pans de la province d’Idleb, et des territoires voisins dans les régions d’Alep, Hama et Lattaquié.
Le régime syrien a repris en 2015 le contrôle d’une grande partie du pays avec l’appui de ses alliés russes et iraniens. Un cessez-le-feu parrainé par Moscou et Ankara, après une offensive du régime en mars 2020, avait permis d’instaurer un calme précaire dans le nord-ouest du pays.