"L'ITIA confirme que la joueuse de tennis polonaise Iga Swiatek a accepté une suspension d'un mois (...) après un contrôle positif à une substance interdite, la trimétazidine, dans un échantillon prélevé hors compétition en août 2024", le 12 précisément, écrit jeudi dans un communiqué l'instance, qui explique avoir retenu la thèse de la "contamination d'un médicament".
L'ITIA considère en outre que "le degré de faute de la joueuse" était "le plus faible du spectre +pas de faute significative ou de négligence+".
"Ça a été un choc pour moi. Toute cette situation m'a rendue très anxieuse", raconte Swiatek, 23 ans, dans un long message vidéo en polonais posté sur ses réseaux sociaux.
L'annonce de sa suspension fait écho à l'affaire dans laquelle est englué Jannik Sinner. Après un double contrôle positif en mars, l'Italien a été blanchi par un tribunal indépendant et l'ITIA a entériné l'explication d'une contamination accidentelle. Mais le N.1 mondial est de nouveau sous la menace d'une suspension depuis que l'Agence mondiale antidopage (AMA) a fait appel de la décision de ne pas le sanctionner.
"Larmes et nuits sans sommeil"
"Il y a eu beaucoup de larmes et de nuits sans sommeil, reprend Swiatek. C'est l'expérience la plus difficile de ma vie jusque-là. Ça restera en moi pour toujours. Au début, je ne comprenais même pas comment c'était possible. J'ai ressenti un profond sentiment d'injustice et les premières semaines ont été vraiment chaotiques."
Dans son cas, des traces de trimétazidine - le produit pour lequel la patineuse russe Kamila Valieva a été suspendue quatre ans, mais dont les effets dopants restent incertains dans la littérature scientifique - ont été retrouvées dans de la mélatonine produite et vendue en Pologne, qu'elle prend pour des problèmes de sommeil et de décalage horaire, explique l'ITIA.
L'organe antidopage, qui estime "la violation" de la réglementation "non intentionnelle", a proposé une suspension d'un mois à l'ex-N.1 mondiale le 27 novembre, sanction acceptée par la joueuse.
Swiatek l'a en fait déjà purgée en grande partie puisqu'elle a été suspendue provisoirement entre le 12 septembre et le 4 octobre au début de la procédure.
Au cours de ces trois semaines, elle n'a pas pu participer à trois tournois de la tournée asiatique, notamment deux WTA 1000, à Pékin et Wuhan, cédant durant cette période le trône de N.1 mondiale à la Bélarusse Aryna Sabalenka (la Polonaise avait expliqué à l'époque faire l'impasse sur ces tournois pour "raisons personnelles"). Il ne lui reste que huit jours de suspension à purger, jusqu'au 4 décembre, précise l'ITIA.
Appel de l'AMA à venir ?
"Je n'ai pas pu défendre mon classement, mais ce qui était le plus important pour moi, c'était de prouver mon innocence", priorise la Polonaise cinq fois sacrée en Grand Chelem.
"Le pire, c'était l'incertitude: je ne savais pas ce qui allait advenir de ma carrière, comment ça allait se terminer, si j'allais être autorisée à rejouer au tennis", énumère-t-elle.
Comme Sinner avant elle, Swiatek reste néanmoins sous la menace d'un appel de l'AMA ou de l'Agence polonaise antidopage (Polada) devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
"L'AMA va examiner attentivement cette décision et se réserve le droit de faire appel", a répondu à l'AFP un porte-parole de l'instance mondiale, qui a 21 jours pour le faire à compter de la réception du dossier complet.
Après son double contrôle positif à huit jours d'intervalle au clostébol, un stéroïde anabolisant, Sinner avait lui plaidé avec succès auprès de l'ITIA la contamination accidentelle à cause d'un spray utilisé par un membre de son équipe. Mais l'AMA a fait appel fin septembre et réclamé un à deux ans de suspension.
"Bien sûr que ça trotte un peu dans ma tête", a concédé l'Italien devenu N.1 mondial cette année, juste après le sacre de l'Italie en Coupe Davis il y a quelques jours.
C'est "conformément à la réglementation" de l'ITIA que le dossier de Swiatek n'a pas été rendu public dans un premier temps, comme celui de Sinner, seulement dévoilé fin août.