Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, n'a pas exclu ce 25 novembre un déploiement de missiles de portée intermédiaire dans la région Asie-Pacifique, en réponse à un déploiement de telles armes par les États-Unis.
«Bien sûr, c'est l'une des options qui ont également été discutées à plusieurs reprises», a déclaré à la presse le numéro deux de la diplomatie russe, selon des propos rapportés par l'agence TASS. L'émergence de systèmes américains appropriés dans n'importe quelle région du monde prédéterminera nos prochaines étapes, y compris dans le domaine de l'organisation de notre réponse militaro-technique», a-t-il ajouté.
«La responsabilité de ce qui se passe leur incombe entièrement, et tout scénario d'escalade, s'il commence à se concrétiser, sera la conséquence directe de la politique imprudente et, pour appeler les choses par leur nom, inhumaine, menée par Washington et les principaux pays européens», a-t-il également prévenu.
Le diplomate a notamment rappelé la déclaration du président russe, lors de son allocution du 21 novembre, dans laquelle il a qualifié d'«erreur» le retrait unilatéral des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Signé entre l'URSS et les États-Unis en 1987, il interdit le déploiement de lanceurs de missiles, de missiles balistiques terrestres et de missiles de croisière d'une portée de 500 à 5 500 kilomètres. Un accord dont les États-Unis se sont retirés en 2019.
Lors de cette adresse à la nation, Vladimir Poutine a réitéré que la Russie se tiendrait à ses engagements «tant que des armes américaines de ce type n'apparaîtront dans aucune région du monde».
À cet égard, il a déclaré que le développement de ce type de missiles en Russie était une réponse aux projets américains de déployer ces armements en Europe ainsi que dans la région Asie-Pacifique. «Je le répète, les essais de combat du système de missiles "Orechnik" sont menés [...] en réponse aux actions agressives des pays de l'OTAN contre la Russie», avait insisté le chef d'État russe.
Vladimir Poutine a déclaré que le test du nouveau missile balistique hypersonique russe de moyenne portée «Orechnik», en version non nucléaire, avait été un succès.
Le but de la frappe russe était un site industriel militaire à Dniepropetrovsk. Il a ajouté que la Russie annoncerait au préalable à la population civile des zones visées l'utilisation de ces systèmes de missiles qui ne peuvent être interceptés par les systèmes de défense antimissile occidentaux modernes.
La Russie a mis à plusieurs reprises en garde quant au fait qu'elle renoncerait à son moratoire si les États-Unis venaient à déployer des armes de portée intermédiaire, notamment en Asie Pacifique. Une volonté, dont avait notamment fait part des haut gradés et représentants du Pentagone dès la fin 2023.