Outre ces morts, "seize personnes ont été blessées dont onze sont dans un état critique", a ajouté Javed Ullah Mehsud, membre de l'administration du district de Kourram, dans la province du Khyber-Pakhtunkhwa frontalière de l'Afghanistan.
Un officier de la police locale a confirmé le bilan des morts à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat.
Alors que la majorité des victimes sont des chiites, à Parachinar, bastion chiite de Kourram, "des habitants ont lancé dans la nuit un sit-in qui se poursuit au bazar central", a indiqué un autre membre l'administration locale.
En réponse, "le réseau de téléphonie mobile a été coupé, un couvre-feu a été imposé sur la route principale" et la circulation est "suspendue", a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat.
M. Mehsud, lui, affirme désormais qu'une jirga, un conseil tribal, "a été convoquée pour rétablir la paix et l'ordre".
Dans la région montagneuse où le code d'honneur tribal l'emporte souvent face à la loi que l'Etat peine à imposer, ces réunions servent à arracher des trêves.
Mais, à trois reprises au moins depuis l'été, les heurts tribaux et confessionnels ont repris à Kourram malgré des accords de jirga, à coup d'armes légères ou lourdes, notamment d'obus de mortier.
Ainsi, jeudi, deux convois transportant des chiites avaient été criblés de balles par "une dizaine d'assaillants", selon M. Mehsud, alors que les familles des deux confessions ne circulent plus depuis des mois dans les zones habitées par l'autre camp que sous escorte policière.
Vendredi, plusieurs corps de victimes étaient alignés dans une mosquée chiite de Parachinar pour la prière des morts.
De juillet à octobre, 79 personnes sont mortes dans des violences entre tribus chiites et sunnites souvent nées de différends pour la terre, selon la Commission pakistanaise des droits humains (HRCP), principale ONG de défense des libertés du pays.
La HRCP estime que "la fréquence de tels événements confirme que les gouvernements fédéral et provincial ont échoué à protéger la sécurité des citoyens ordinaires".
Durant cette semaine, plusieurs attaques ont secoué le nord-ouest montagneux du pays, tuant au moins 20 soldats, tandis que sept policiers ont été enlevés une journée entière.