Bien qu’orienté BtoC, le MIF, Salon du Made in France, rendez-vous annuel des entreprises produisant sur le sol national, attire de plus en plus de professionnels. En donnant cette année un accent international à cet événement, son organisation a fait venir des acheteurs étrangers. Comment s’y est-elle prise et pour quels résultats ? Le Moci a posé la question à la créatrice de ce salon, Fabienne Delahaye.
Dans les allées du hall 3 du parc des expositions de la porte de Versailles, des visiteurs font leurs emplettes de Noël. Jouets en bois, pulls marins, chaussettes et chocolats, tous produits en France, prendra place sur le sapin. A cette foule, plutôt âgée, se mêlent quelques acheteurs, pour beaucoup asiatiques, en chasse de nouvelles idées pour leurs réseaux de distribution. Leur présence tient en grande partie à la volonté de Fabienne Delahaye, qui a lancé ce salon il y a 12 ans.
« Le salon est BtoC mais chaque année de plus en plus de grandes enseignes comme Auchan, Carrefour ou le Bon Marché ainsi qu’Amazon viennent le visiter, explique-t-elle. Il y a un véritable engouement pour les produits fabriqués en France et ces entreprises de la distribution peuvent aussi y rencontrer les fabricants pour produire en marque blanche. Pourquoi pas, finalement, inviter également des directeurs d’achats étrangers. » D’autant que la conjoncture économique française, marquée par une consommation en berne, a poussé les organisateurs à choisir l’international comme thématique de l’édition 2024.
« Il s’agit d’une proposition de l’organisation du salon qui a été bien accueillie par les entreprises exposantes, souligne la dirigeante. La situation des entreprises, en particulier dans le commerce, est compliquée en ce moment et aller à l’international est une bonne solution pour trouver des relais de croissance. »
D’où la volonté de lui donner cette année une touche internationale. Pour la première fois un stand accueillait ainsi des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) et une étude sur la perception du Made in France par les consommateurs étrangers a été réalisée par la CCI de Paris Île-de-France et publiée le 8 novembre à l’ouverture du MIF du salon.
Mais comment faire pour faire venir des directeurs d’achats de l’autre bout du monde afin de leur présenter l’offre des entreprises tricolores ?
« Nous avions pris contact fin 2023-début 2024 avec les équipes de Business France pour organiser via un partenariat la venue de directeurs d’achats étrangers, mais visiblement les bureaux parisiens qui veulent tout centraliser, et qui ne souhaitent pas que nous prenions en direct contact avec leurs équipes à l’étranger sont purement et simplement revenus sur leur accord de principe, nous plantant sans trop d’explications » relate Fabienne Delahaye.
Contacté par Le Moci, Business France n’a pas souhaité faire de commentaire. Toujours est-il que Fabienne Delahaye n’a pas abandonné son projet. « Je me suis tournée vers d’autres opérateurs, notamment Promosalons et nous avons réussi à faire venir entre 20 et 30 acheteurs internationaux, sans compter ceux qui sont venus d’eux-mêmes et ne se sont pas présentés comme tels à l’accueil. Au total, il en est venu de Hong Kong, d’Australie, de Taïwan, de Singapour, de Corée du Sud, de Belgique, des États-Unis et du Canada. »
Huit pays, un résultat prometteur. Mais pour quel résultat ? « Il est encore trop tôt pour dresser des tendances, mais alors que nous avions ciblé trois secteurs, à savoir la mode, la cosmétique et l’univers de la maison, ce sont finalement de petites entreprises de l’agroalimentaire développant des produits gastronomiques et innovants qui ont retenu l’attention d’acheteurs taïwanais. Pour ces PME, l’international, c’est la cerise sur le gâteau. »
Sophie Creusillet
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