Lors d'un événement solennel au COP29, Greenpeace Afrique a présenté des preuves tangibles des souffrances et des pertes subies par nos communautés en raison de la dévastation climatique à travers le continent, mettant en avant des vestiges de trois grandes catastrophes survenues en Afrique en 2024.
Fred Njehu, Stratège Politique panafricain chez Greenpeace Afrique, a montré une poupée tachée de boue récupérée après la tornade de Tongaat en Afrique du Sud, qui a fait au moins dix victimes en juin dernier.
"Cette poupée représente bien plus qu'un simple jouet perdu. Elle symbolise l'innocence brisée par le chaos climatique, l'une des milliers de vies bouleversées lorsqu'une tornade EF3 avec des vents atteignant 266 km/h a frappé la province du KwaZulu-Natal. Au moins 10 personnes ont perdu la vie et des milliers de foyers ont été touchés. Les pertes et dommages causés par les événements météorologiques extrêmes constituent désormais une menace permanente sur le continent," a déclaré Njehu.
Dr. Lamfu Yengong, chargé de la campagne Forêts chez Greenpeace Afrique, a quant à lui exhibé un drap de lit détérioré par les eaux des inondations catastrophiques qui ont frappé le Cameroun.
“Ce drap témoigne du sort de 160 000 individus affectés, de 8 000 habitations anéanties et de nombreuses familles déracinées. Les crues dévastatrices qui ont frappé le nord du Cameroun ont entraîné la fermeture de plus de 100 établissements scolaires et ont laissé des communautés en ruines” a déploré Yengong.
Les militants de Greenpeace ont également présenté des vestiges d'autres régions du Sud planétaire, telles l'Indonésie, où le cyclone Seroja a provoqué des inondations dévastatrices, faisant plus de 100 victimes, ou encore Banaba, à Kiribati, dont l'existence même est menacée par l'élévation du niveau de la mer.
Ces événements illustrent l'escalade des catastrophes climatiques et l'intensification de leurs impacts dans les pays du Sud planétaire, malgré leur faible contribution aux émissions mondiales.
En cette dernière semaine de la COP29, Greenpeace Afrique continue de revendiquer un fonds ambitieux pour les pertes et dommages, ainsi qu'un Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NCQG) qui reflète véritablement les besoins de financement climatique de l'Afrique.
"Le NCQG doit garantir au moins 1 trillion de dollars par an d'ici 2030, qui incluera un financement dédié à la réalisation d’infrastructures résilientes au climat et à l'élaboration de systèmes d'alerte précoce. Il faut aussi oser franchir le rubicond et imposer une taxe sur les dommages climatiques aux entreprises de combustibles fossiles qui ont tiré profit de la destruction de la planète," a ajouté Fred.
La conclusion du Dr Yengong est sans appel : "Le temps des atermoiements est révolu. Chaque moment d'inaction coûte des vies et aggrave l'injustice climatique subie par l'Afrique. Les fossoyeurs de l’environnement doivent être mis au pied du mur et payer pour les pertes et les dommages qu'ils ont causés."
Greenpeace Africa