Dans un contexte géopolitique aussi sensible, ce match entre l’équipe de France et Israël dépassait largement le strict cadre du football. Depuis son inauguration il y a plus de 25 ans, le Stade de France avait rarement sonné aussi creux. La rencontre de ce jeudi soir ressemblait presque à un défilé de personnalités politiques, à l’image du président de la République Emmanuel Macron, venu passer ses messages. Mais il y avait un match à jouer, aussi. Et c’est sur le rectangle vert que les Bleus étaient attendus.
Dans une période de transition, marquée par l’absence du capitaine Kylian Mbappé et la retraite internationale du vice-capitaine Antoine Griezmann, l’équipe de France est en quête de repères. Dans ses résultats, forcément, malgré un bilan assez correct de 3 victoires en 4 matchs depuis la rentrée. Dans son jeu, surtout, qui n’a pas séduit grand monde en 2024. Et dans ses connexions, aussi, entre quelques cadres qui commencent à prendre du galon et des petits nouveaux encore en acclimatation.
C’est d’ailleurs avec un onze bien mixé que Deschamps avait abordé ce match. Si le secteur défensif était bien huilé avec les présences de Koundé, Konaté, Upamecano et Théo Hernandez devant l’inamovible Maignan, le milieu et l’attaque étaient beaucoup plus expérimentaux. Warren Zaïre-Emery et Eduardo Camavinga épaulaient le capitaine intérimaire N’Golo Kanté dans un milieu de terrain totalement inédit. Devant, c’est Randal Kolo Muani qui avait été reconduit en pointe, accompagné de Michael Olise et Bradley Barcola.
Cette formule n’a pas porté ses fruits. Sans forcément démériter dans l’attitude, l’équipe de France n’a pas pu forcer le verrou israélien. Il a manqué un peu de tout. De la vitesse et de l’inspiration, déjà, puisque les occasions franches se sont d’abord comptées sur les doigts d’une main. La première période a même été insipide, en dehors de quelques frissons ici et là, une tête de Kolo Muani (19e), une frappe trop molle de N’Golo Kanté (21e), ou cette triple occasion pour le trio Olise-Kolo Muani-Barcola (43e).
La second acte a été un peu plus consistant, mais cette fois-ci, c’est l’efficacité dans le dernier geste qui a fait défaut aux Bleus. Et il faut reconnaître aussi que Peretz, le portier adverse, a fait le métier dans ses cages, multipliant les arrêts sur les frappes à mi-distance de Camavinga et les tirs à bout portant de Zaïre-Emery (75e) ou Nkunku (90e+8). Frustrant, pour ces Bleus parfois trop tendres, et souvent insuffisants. Seul éclaircie dans ce ciel brumeux d’automne : les Bleus ont l’assurance de disputer le Final 8 de la Ligue des Nations après la victoire de l’Italie en Belgique (1-0). Ils retrouveront la Nazionale dimanche, à San Siro. Il faudra y montrer autre chose.