L'artiste de 74 ans défend l'art comme une force favorisant la compréhension entre les sociétés, et a déclaré qu'il souhaitait continuer à exposer ses oeuvres en Chine.
"C'est absolument essentiel, car l'art est un pont entre les coeurs et les esprits, et entre les gens qui viennent d'idéologies mais aussi d'endroits totalement différents", a-t-il déclaré.
Son exposition "Body Buildings" se tient de jeudi jusqu'à mi-avril dans une galerie du quartier branché 798 de Pékin. C'est la quatorzième et possible dernière du sculpteur dans le pays, qu'il visite régulièrement depuis le milieu des années 1990.
Parmi ses oeuvres, "Resting Place II", composé de 132 figures humaines grandeur nature et chacune constituée de 26 à 30 briques fabriquées en Chine, est exposé aux côtés de cinq sculptures en fonte et d'une sélection de dessins.
Il évoque sa consternation face aux "aspects les plus sombres du contrôle de l'Etat", citant la répression des minorités dans les régions du Xinjiang, au nord-ouest du pays, et du Tibet, à l'ouest.
Mais aussi les politiques d'enfermement "brutales" de la Chine durant la pandémie de Covid, et l'évolution vers un "culte de la personnalité" de Xi Jinping sous sa présidence.
De nombreux artistes locaux sont confrontés à un contrôle strict de la part des autorités.
En août, la police a arrêté Gao Zhen, connu pour ses oeuvres critiquant la révolution culturelle, tandis que le dissident Ai Weiwei vit en exil depuis 2015.
Malgré tout, il se montre optimiste par rapport à l'avenir du pays.
"La Chine semble réussir à vivre sous ce couvercle ou plafond absolu du contrôle de l'Etat, tout en autorisant un large éventail de libertés créatives personnelles", a-t-il affirmé.
Parmi les jeunes, l'artiste constate "un intérêt très large pour d'autres cultures, d'autres façon d'être et de faire".
"Nous devrions nous attendre à ce que la Chine et l'Inde deviennent des guides intellectuels pour le développement futur de l'humanité", a-t-il ajouté.