Plus de 100 députés libanais ont appelé le 7 novembre l'Unesco à protéger les sites historiques du pays des frappes intensives d'Israël. L'organisation onusienne a décidé de tenir une réunion à ce sujet le 18 novembre.
Les frappes d'Israël, en guerre ouverte depuis le 23 septembre contre le Hezbollah pro-iranien, visent notamment les cités de Baalbek (dans l'est du pays) et de Tyr (dans le sud), dont les sites antiques sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco. «A la demande des autorités libanaises, une session extraordinaire du Comité pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé sera organisée le 18 novembre» au siège parisien de l'Unesco, a fait savoir l'organisation.
«L’escalade des hostilités en cours au Liban présente de graves risques de dommages irréparables au patrimoine mondial, culturel et naturel du Liban, ainsi qu’à des sites d’importance culturelle et historique nationale», souligne l'Unesco. «Au cours de la guerre dévastatrice contre le Liban, Israël a commis de graves violations des droits humains et des atrocités», ont écrit les 100 députés libanais qui ont réussi à trouver un sujet d'accord malgré de nombreuses dissensions.
«Nous attirons votre attention sur un besoin urgent: la protection de l’histoire du Liban, à Baalbek, Tyr, Saïda et d’autres sites inestimables actuellement menacés», ont-ils insisté, exhortant «à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ces icônes culturelles». La cité millénaire de Baalbek est soumise à de violentes frappes israéliennes depuis le 23 septembre dernier, entraînant des dégâts à proximité du site historique et faisant craindre une destruction partielle des vestiges.
Le 6 novembre, le maire de Moustafa al-Chall avait déclaré: «C'est un jour triste pour Baalbek, soumise à de violentes frappes israéliennes, qui ont visé des bâtiments historiques». Le mythique hôtel Palmyra, qui a accueilli Charles de Gaulle et Lawrence d'Arabie, a également été touché et subi «d'importants dégâts».
Le gouverneur de la région, Bachir Khodr, a affirmé sur X qu'une frappe avait visé le parking attenant aux temples romains, «à quelques mètres» du site. «Nous attendons que des spécialistes de l’Unesco et de la Direction générale des antiquités déterminent s’il y a eu des dégâts» sur le site antique, a ajouté le maire.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, avait appelé le 4 novembre à un cessez-le-feu «pour protéger le patrimoine culturel de notre pays, y compris les anciens sites archéologiques de Baalbek et Tyr».
Il a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de «prendre des mesures rapides et décisives pour protéger ces trésors historiques».