Le renversement de Mme Hasina lors du soulèvement étudiant du mois d'août a donné lieu à une série de représailles contre les hindous, considérés comme des partisans de son régime.
Le gouvernement intérimaire qui a suivi, dirigé par le prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus, a reconnu et condamné les attaques contre les hindous, mais estimé que, le plus souvent, elles étaient motivées par la politique et non par la religion.
M. Yunus a mis en place un "conseil consultatif" chargé de mettre en œuvre des réformes démocratiques et d'organiser de nouvelles élections.
"Il est très regrettable que le conseil consultatif ne reconnaisse pas les souffrances endurées par les minorités", a déclaré à l'AFP Charu Chandra Das Brahmachari, dirigeant hindou. "J'ai été témoin des atrocités commises à leur encontre, dans leurs temples, leurs entreprises ou leurs maisons".
Les organisateurs de la manifestation ont demandé, entre autres, au gouvernement intérimaire d'adopter une loi pour protéger les minorités et d'imposer une part minimale de représentation des minorités au sein du gouvernement.
Les tensions ont été exacerbées par l'inculpation pour sédition, cette semaine, de 19 personnes qui avaient participé à un rassemblement en faveur des droits des minorités dans la ville portuaire de Chittagong.
Les hindous constituent la principale minorité religieuse du Bangladesh, majoritairement musulman, avec environ 8 % de la population.
Des attaques ont également été signalées contre des sanctuaires soufis, les soupçons se portant sur des groupes radicaux islamistes.
Les dirigeants des différentes minorités ont annoncé leur intention d'organiser d'autres manifestations dans les semaines à venir.
Mme Hasina, 77 ans, s'est enfuie en hélicoptère vers l'Inde voisine en août, alors que les manifestants envahissaient les rues de Dacca.
Son gouvernement a été accusé de violations massives des droits de l'Homme, notamment de l'assassinat extrajudiciaire de milliers d'opposants politiques au cours de ses quinze ans au pouvoir.