Jeudi, 16 heures. En cette veille de week-end prolongé de la Toussaint, l’opération "Routes bleues" est mise en place dans le bourg d’Olliergues. La sous-préfète d’Ambert, Mireille Higinnen Bier et le capitaine Ludovic Béchard, sont accompagnés des gendarmes des trois communautés de brigades d’Olliergues, Saint-Germain-l’Herm et Ambert pour contrôler un grand nombre de véhicules qui traversent le village et faire de la prévention.
"Bonjour madame. Vous savez, c’est l’un des week-ends les plus meurtriers en France", explique la sous-préfète à une jeune femme qui dit rentrer du travail à bord de son utilitaire. À la question "Avez-vous fumé du cannabis ?", elle a répondu "non", mais ce qui a pu passer pour une petite hésitation a conduit les gendarmes à vérifier ses dires par un test. Il est négatif et tous ses papiers sont en règle : elle poursuit son chemin.
RécidiveCe ne sera pas le même dénouement pour les deux jeunes hommes qui venaient en sens inverse pour rentrer dans l’Allier. Le conducteur de 38 ans avoue avoir fumé un joint la veille au soir. Le test, qui peut déceler une consommation plusieurs jours plus tôt, prouve qu’il n’a pas menti. Mais sa sincérité ne suffira pas à lui épargner une mésaventure. En attendant les résultats précis d’un dépistage plus poussé, qui détermineront la durée de la suspension de permis ainsi que la décision pénale, le papier rose est déjà retiré pendant 72 heures. L’historique de celui-ci apparaît sur le téléphone des militaires : une précédente conduite sous stupéfiants a déjà été sanctionnée en 2016.
Rebelote. La voiture est immobilisée. Le passager n’ayant pas le permis, voilà les deux artisans sans moyens de locomotion pour rentrer dans leur département, où le conducteur doit récupérer ses enfants… Pendant que les deux collègues font du stop sur le bord de la route, les gendarmes, avec leurs gilets jaune fluo, poursuivent leurs contrôles.
"Madame, c’est mentionné sur votre permis que vous devez porter des lunettes, vous ne les avez pas ?" "Ah non", répond cette dame âgée, qui semble ignorer cette information. Le militaire la lui répète, avant de la laisser partir. "Elle peut être verbalisée pour cela, explique le capitaine, mais souvent, on les avertit."
Contrôle technique dépasséSi la clémence est de mise dans certaines situations, elle ne le sera pas pour cet autre automobiliste au contrôle technique dépassé depuis juin. Il devra s’acquitter d’une amende de 90 € s’il la paye dans les trois jours, mais pas seulement. "Nous allons conserver sa carte grise jusqu’à ce qu’il ait passé son contrôle technique et en attendant, nous allons lui délivrer une fiche qui l’autorise à circuler pendant sept jours", détaille Ludovic Béchard.
En deux heures, cinquante véhicules auront été contrôlés. Les gendarmes auront donc sanctionné une conduite sous stupéfiants, un contrôle technique dépassé, ainsi qu’un autre contrôle technique périmé, antipollution cette fois.L’opération "Routes bleues" se poursuit tout le week-end, sur de nombreux axes.
Alice Chevrier