La participation de la Russie à la construction de la centrale nucléaire de Sinop en Turquie profitera «aux deux parties», a déclaré le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov, dans une interview au quotidien turc Hürriyet publiée ce 1er novembre, commentant ce potentiel projet commun.
Le chef de la diplomatie russe a ajouté que les États-Unis tentaient de limiter les possibilités pour la Russie d'établir des partenariats à l'international. Des tentatives auxquelles la Turquie «ne fait pas exception», a regretté Lavrov. «Les perspectives de notre coopération pratique dépendent de la capacité des experts à trouver des solutions mutuellement acceptables dans un avenir proche» a-t-il souligné.
Lavrov a par ailleurs rappelé que la décision finale, concernant le choix du partenaire pour mener à bien la construction de cette centrale nucléaire sur les rives de la Mer Noire, revenait aux autorités turques.
«Les autorités turques doivent décider comment, sur quelle base et avec l'aide de qui le projet de construction d'une centrale nucléaire à Sinop sera réalisé» a déclaré Lavrov. «Nous avons déjà un exemple de coopération réussie: la construction de la centrale nucléaire d'Akkuyu» a-t-il mis en avant.
La construction de la centrale nucléaire d'Akkuyu a été confiée à une filiale du géant russe Rosatom. Le premier réacteur devrait être mis en service en 2025, après un retard dû aux difficultés rencontrées pour obtenir des équipements du géant technologique allemand Siemens, avait déclaré en septembre le ministre turc de l'Énergie et des Ressources naturelles, Alparslan Bayraktar.
Le 25 octobre, lors d'un discours à Washington, le ministre turc des Finances, Mehmet Simsek, avait déclaré que son pays ne pouvait pas «simplement rompre» ses relations avec ses voisins «y compris la Russie» malgré les sanctions et pressions occidentales.
«La Fédération de Russie est notre voisin et partenaire important. Une partie importante de notre industrie fonctionne avec le gaz naturel russe et en dépend. Nous ne pouvons pas cesser de coopérer avec la Fédération de Russie» avait-il insisté.
Simsek avait néanmoins déclaré que le système financier turc était «passé en mode de "surconformité"» afin d'éviter les sanctions secondaires américaines, ce qui perturbait les échanges, même de biens élémentaires.