De plus en plus de départs en retraite d’agriculteurs, et de moins en moins de repreneurs : c’est le constat, similaire au national, dressé par les institutions locales.
« On a perdu 25 % de foncier agricole entre 2006 et 2020, précise Bertrand Baylaucq, conseiller communautaire délégué au plan alimentaire territorial pour Vichy Communauté. Mais surtout, le taux de reprise des exploitations est inférieur au taux de départ en retraite. »Stéphanie Martin, à gauche, directrice de la SAFER.
La mutualisation porte déjà ses fruitsPour tenter d’endiguer ce problème, les acteurs départementaux du foncier agricole (*) se sont mis autour de la table, pour la première fois, en 2023.
« On s’est rendu compte qu’on travaillait tous sur cette problématique de la transmission d’exploitation, chacun de notre côté, et qu’on avait tous des informations sur le sujet, mais pas forcément les mêmes. C’est rare, tous ces acteurs autour de la table, et c’est du travail. Mais ça va être déterminant. »
Le collectif, qui s’est réuni pour la première fois en 2023, a pour le moment mis en place deux outils concrets : deux documents intitulés « Parcours pour une transmission réussie » et « Parcours pour une installation réussie », qui clarifient l’ensemble des actions à mener (et auprès de qui), graduées dans le temps, dans chacune de ces situations ; et l’organisation d’une journée « Transmission » au Breuil.
« On organisait déjà cette journée de notre côté. Mais cette année, les membres du collectif sont venus renforcer l’organisation. On a pu informer les visiteurs sur les sujets de la gestion financière, des risques, de la commercialisation… Bref, apporter les points de vue de chacun. Mais le frein principal à l’installation reste financier : les capitaux ont fortement augmenté ces dernières années, et quand on est jeune, on n’a pas forcément le budget. »
Jean-Noël, à droite, et son apprenti Thomas, à qui il espère céder ses parts, à gauche.Jean-Noël, producteur laitier de 59 ans, était présent lors de cette journée de transmission. Depuis cinq ans, il cherche à céder les parts qu’il possède dans son Gaec, et sa ferme avec.
« L’idéal, et le plus difficile, c’est de trouver la bonne personne. Ensuite, il faut trouver l’argent, et on sait bien que les banques ne suivent pas. Je suis prêt à faire un effort, en envisageant un prêt personnel à taux zero. Mais je préférerais que les banques fassent leur travail… »
Texte Sandrine Gras
Photos François-Xavier Gutton
(*) Préfecture de l’Allier, Département, Région Aura, Safer Aura, Allier Bio, MFR (Maison famille rurale), MSA (Mutualité sociale agricole), Chambre d’agriculture de l’Allier, lycée agricole du Bourbonnais CFPPA de l’Allier, lycée agricole Montluçon Larequille, Jeunes agriculteurs de l’Allier, Communautés de communes du Pays de Lapalisse, de Saint-Pourçain Sioule Limagne, du Bocage Bourbonnais, Vichy Communauté et Pôle d’équilibre territorial et rural du Pays de la vallée de Montluçon et du Cher.