5 milliards d'euros. C'est le montant de l'effort budgétaire demandé aux collectivités territoriales par le gouvernement, dans le cadre du budget 2025, afin de contribuer à l'amélioration de la situation, catastrophique, des finances publiques.
La majorité de cet effort serait concentrée sur les 450 plus grosses collectivités. Clermont-Ferrand n'y échappera donc pas, et ses élu(e)s le savent : ils ont évalué ces derniers jours ce que leur coûterait, en l'état actuel des connaissances, une contribution à cet effort national.
3,77 millions d'euros de contributionConcrètement, la principale contribution, qui doit prendre la forme d'un fonds d'épargne, pourrait s'élever "à 3,77 millions d'euros" pour la capitale auvergnate, ont expliqué ce vendredi Sondès El Hafidhi (PS), adjointe en charge des finances, et Marion Canalès (PS), élue municipale et sénatrice du Puy-de-Dôme, à l'occasion d'un point presse du groupe socialiste clermontois.
"C'est l'équivalent du budget consacré à l'entretien de toutes nos écoles, déplore la sénatrice. Aujourd'hui, les collectivités génèrent 70 % de l'investissement public : les empêcher de continuer à investir, c'est se priver d'un acteur essentiel pour l'économie locale."
Moins de TVA compenséeCe fonds d'épargne ne serait pas le seul effort demandé à la ville de Clermont-Ferrand. La réduction du fonds de compensation de la TVA, qui comme son nom l'indique compense la TVA acquittée par les collectivités, pourrait aussi se traduire par une perte de "300.000 à 500.000 €" pour la capitale auvergnate, poursuit Sondès El Hafidhi. Ce fonds avait rapporté 3,8 millions d'euros à la commune en 2023.
Et ce n'est pas tout : la Ville participerait aussi à l'effort demandé pour le retour à l'équilibre de la Caisse nationale de retraites des agents (CNRACL) à hauteur de 2,1 millions d'euros. "On s'inquiète aussi du coup de rabot dans le fonds vert, qui pourrait fondre de 60 % au niveau national, relève Sondès El Hafidhi. On a une politique forte sur cet enjeu, par exemple avec la végétalisation de nos cours d'école : si le fonds national baisse, cela veut dire que les subventions accordées à ces projets aussi."
Inévitablement, cette diminution des moyens financiers devrait avoir un impact très concret : "La rénovation énergétique de la crèche de Montferrand ne pourra pas être réalisée en 2025", annonce d'ores et déjà Christophe Bertucat, adjoint en charge de la transition énergétique des bâtiments publics.
Et pour la métropole et le Département ?À l’occasion des premières discussions sur le budget 2025 en commission des affaires économiques, le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne a dénoncé le « blabla » du discours gouvernemental pour habiller les réductions de dépenses. Il s’est notamment élevé contre la réduction de 25 % du budget de l’Économie sociale et solidaire, qui peut avoir des conséquences directes sur le financement d’actions comme à Thiers, les Territoires Zéro Chômeur, ou les régies de territoire comme celle du secteur de Billom. Par ailleurs, il a mis en avant le risque d’un effet de ciseaux avec les baisses des dotations aux collectivités locales qui participent au financement de ces actions. Il évoque, par exemple, "moins 14,2 millions d’euros pour le département du Puy-de-Dôme et une amputation de 4,5 millions du budget pour la métropole de Clermont."
Arthur Cesbron