Pour la semaine du goût à Guéret, destinée à la sauvegarde de la culture des patrimoines culinaires et du bien manger, les légumineuses sont à la carte des restaurants scolaires. En Creuse, les producteurs de ces légumes secs sont de plus en plus nombreux à se lancer dans cette production.
Stéphane Moreau, agriculteur chez Cœur de Creuse à Ajain, élève habituellement des bovins. Depuis 2020, ce Creusois a décidé de sauter le pas et d’introduire des légumineuses dans ses champs. « Pour nous diversifier, mais aussi pour casser le cycle de rotation de nos exploitations. On regénère le sol de cette façon », précise-t-il.
Il y a une certaine mode du légume, les gens mangent différemment. La demande est donc assez conséquente en Creuse.
Depuis quelques années, la demande de ces légumes secs est en hausse dans le département. « Pour les collectivités, les supermarchés. Il y a surtout une grosse demande sur les lentilles. » Même constat chez Alain Beaufils, agriulteur à Trois-Fonds. « Depuis 5-6 ans, je produis aussi du lin, le chia en plus du bovin. Plus récemment du pois chiche. Même s’il peine à pousser en Creuse », regrette-t-il.
10 % de leur productionPour Cœur de Creuse, les légumineuses représentent 10 % de la production totale. Autant pour Alain Beaufils. « Il y a une certaine mode du légume, les gens mangent différemment. Nous sommes obligés de nous plier à la demande. Si nous ne sommes pas capables de la satisfaire les gens iront voir ailleurs », reconnaît Stéphane Moreau. « Notre production varie. Au début on pouvait produire 20 quintaux, cette année, c’est entre 5 et 10. À cause de la météo ou d’attaques d’insectes. »
Si la lentille reste le produit phare à la vente, les deux agriculteurs pourraient encore élargir leur palette. Parmi les idées à moyen terme : les haricots en grains et du quinoa. « Notre production devrait augmenter. Les collectivités territoriales sont demandeuses, notamment pour élaborer les repas des écoles. »
Pacôme Bienvenu