Ils viennent de France, de Norvège, d’Espagne, d’Autriche, d’Albanie et même d’Inde ! Depuis ce lundi 14 octobre et jusqu’à vendredi 18 octobre, l’Association internationale des Sites naturels habités organise ses premiers Workshop à Clermont-Ferrand.
Ces quatre jours réunissent experts, décideurs et gestionnaires de huit sites mondiaux, afin d’élaborer des stratégies innovantes en faveur d’une gestion durable. Car dans le Puy-de-Dôme comme dans le monde entier, ces espaces naturels abritent une activité humaine, « ce qui a, parfois, surpris les experts de l’Unesco », note Jean-Yves Gouttebel, président de l’association.
Forêt et pastoralismeDeux sujets seront abordés pendant ces premiers Workshop : la forêt et le pastoralisme. Qu’en attendent les participants ? Réponse avec l’une d’entre eux, Etleva Nallbani, codirectrice de la Mission archéologique franco-albanaise de la Vallée du Drin, dans le nord de l’Albanie : « Je suis chercheure en archéologie au Collège de France et je codirige un projet d’archéologie en Albanie sur les communautés médiévales, sur le peuplement, la transformation de l’Antiquité jusqu’au Moyen Âge. Donc on travaille sur le milieu montagneux et on s’est rendu compte que ça sort complètement d’un cadre classique », au niveau humain comme patrimonial en particulier.
Les équipes souhaitent engager plusieurs composantes :
L’habitant, les forêts, les montagnes et ses multiples aspects. On est sorti de l’archéologie et on s’est dirigé vers les élus notamment, et vers les modèles de réussite, en particulier en France. C’est comme ça qu’on s’est mis en relation avec le réseau de Grands sites de France.
Un projet a été enclenché en Albanie. Il pourrait transformer toute cette vallée en réserve patrimoniale.
Echanges d'expériencesEn venant à Clermont-Ferrand, la chercheure souhaite voir concrètement comment les autres sites gèrent leurs espaces, car même s’il s’agit d’un projet local, « il se situe dans une problématiquetrès globale et européenne. Il y a tellement de beaux paysages que cela devient risqué dans un tourisme de masse. Il y a une absence de balance entre ce qu’on possède et ce qu’on doit préserver et même ce que les habitants eux-mêmes veulent préserver », note Etleva Nallbani, qui insiste donc sur l’équilibre à trouver.
Place de l’hommePour ces gestions de sites, tout part d’ailleurs de la définition de la nature elle-même, note Yves Michelin, géographe, professeur émérite à VetAgro Sup et secrétaire de l’Association internationale des Sites naturels habités : la nature doit-elle exister sans l’homme ? L’homme y a-t-il toute sa place ? Les activités y sont-elles autorisées voire encouragées ? Tout est une question de conciliation entre patrimoine culturel et patrimoine naturel.
Les visites de terrain autour des paysages, de la sylviculture et de l’agropastoralisme, les tables rondes et les plénières de ces quatre jours permettront de réfléchir en profondeur au sujet…
Gaëlle Chazal