La frustration vient parfois du sentiment rongeur que l’on n’a pas fait tout ce qu’il fallait pour mériter mieux. Aurillac pouvait-il faire plus et mieux ? Toujours difficile à affirmer mais on aurait aimé que les Cantalous donnent l’impression – au moins – de mettre tout en œuvre pour contrarier Le Puy qui n’a jamais eu à se mettre en quatre pour endiguer les timides pour ne pas dire inexistantes velléités afécistes.
Le Puy a évolué sur du velours, ce samedi, dans un Baradel bien rempli mais qui lui aussi n’a pas su donner de la voix pour perturber cette formation de National 2, traçant au fil des minutes le sillon d’une qualification les mains en haut du guidon. Aurillac a souffert de la comparaison. Il n’est pas arrivé à titiller la hiérarchie si ce n’est sur l’une de ses trop rares offensives, relevée dès la 3e minute, quand Esbrat excentré obligea Carvalho à se coucher. Pour la seule et unique fois de cette fin d’après-midi.
La loi du plus fortTrop prudent, trop frileux, manquant d’agressivité, de coordination, d’allant, Aurillac a subi les évènements d’un bout à l’autre. Le Puy, appliqué, sérieux, méthodique, monta en puissance au fil du temps avant de nettoyer la lucarne de Thioub sur une inspiration collective, ponctuée par un service plein de clairvoyance du défenseur Zogba et une frappe enroulée aussi superbe que précise du stratège Pays (21e).
Dès cet instant, Aurillac, sevré de ballons, dépassé au milieu, en difficulté sur les rushs et les combinaisons de son adversaire, comprit que sa mission se compliquait un peu plus.
En trois minutes chrono, juste après les citrons, elle se transformait ni plus ni moins en mission impossible. Un centre fuyant, long et millimétré de Bouleghcha, surprit les Aurillacois, pas Faty qui ajusta facilement Thioub avec l’aide de la base du poteau.
Encore sous le choc, voyant le dernier souffle de suspense disparaître, Aurillac concédait un troisième but. La volée de Faty demandait à Thioub de sortir le grand jeu mais Adelaïde qui avait suivi plaçait sa tête pour assurer la qualification au bout de 50 minutes (0-3).
La suite n’apportait pas de nouveaux enseignements. Aurillac rencontrait toujours autant de difficultés à approcher le cadre de Carvalho, réduit au chômage, et se contentait de quelques miettes à croquer.
Les changements opérés par le staff aféciste apportaient un léger supplément de dynamisme. Pas suffisant pour chahuter le solide client altiligérien. Manifestement, Aurillac n’avait pas les armes pour contrarier les héros de la précédente édition. Il fallut même un Thioub bondissant, réalisant des interventions de classe pour éviter à Ghalem (60e), Diarra (75e) et Mayela (86e) de beurrer la tartine.
Aurillac quittait l’épreuve Reine en ayant souffert de la comparaison. La marche était beaucoup trop haute. Logique respectée, Le Puy poursuit sa route et peut toujours rêver d’une nouvelle et grande aventure.
La fiche technique
AURILLAC (stade de Baradel). Le Puy (N2) élimine Aurillac (R1) 3 buts à 0 (mi-temps : 1-0).Temps clément, pelouse souple en bon état, 1.200 spectateurs. Arbitre : Yassin Amchachti de Saint-Paul-en-Jarez (Loire).Buts. Le Puy : Pays (21e), Faty (47e), Adelaïde (50e).Aurillac FC. Thioub; Leybros, Leymonie, Fabre, Isserte (cap) puis Serre (62e), Viars, Meyniel puis Costa (61e), Romud puis Sebti (62e), Da Silva, Dione, Esbrat puis Manau (61e). Entraîneur : Jérôme Galvaing.Le Puy Foot 43. Carvalho (cap); Ghalem, Maurin, Zogba, Bouleghcha puis Diarra (72e), Soualhia, Esmel puis Goncalves (67e), Diebold, Faty puis Sakho (67e), Pays puis Mayela (72e), Adelaïde. Entraîneur : Stéphane Dief.