L’appel à témoignages diffusé sur les réseaux sociaux n’aura pas tardé à faire réagir au début du mois d’octobre. En quelques heures, des dizaines d’anciens élèves du collège Audembron à Thiers, dans les années 60, 70 et jusque dans les années 90 répondaient présents pour témoigner de leur vécu dans ce grand bâtiment du XIXe siècle.
Ceux qui l’ont fréquenté s’en souviendront suprêmement. L’établissement comportait cinq niveaux (un sixième en sous pente) et deux cours (celle du haut et celle du bas) donnant sur la rue de Barante. Et toutes les salles de classe sauf rares exceptions offraient une vue imprenable sur la chaîne des Puys. Deux immenses escaliers de part et d’autre de l’édifice desservaient les étages. Les plus anciens se souviendront enfin que le concierge avait sa loge dans le grand hall d’entrée en entrant par la gauche.
Voilà pour les grandes lignes, celle du canevas, dans lequel évoluèrent des générations de petits Thiernois et des environs. À chacun son souvenir.
Le couloir du "métro". Drôle de nom pour un couloir "mythique" dont le souvenir rejaillit à chaque témoignage. "Un grand couloir droit au premier étage par rapport à la cour qui permettait d’accéder aux salles. Il mesurait plusieurs dizaines de mètres, tout le long du bâtiment, se remémore Dominique Bès, élève interne au milieu des années 70. Il était très étroit, on pouvait à peine se croiser."
D’un côté les salles de classe, de l’autre un mur sans ouverture, au-dessous du niveau de la rue des Docteurs-Dumas.
C’était un endroit obscur et on avait interdiction d’y aller sans surveillance, alors à la première occasion on allait y chahuter.
La passerelle. Construite à la fin des années 80 pour mieux desservir les salles de sciences au premier étage, la passerelle métallique a modifié considérablement l’aspect de la façade historique.
Pas forcément au goût de tout le monde. "Avant d’être à Audembron, j’avais l’impression qu’elle servait de cour de récréation car les élèves attendaient sur la passerelle l’autorisation d’entrer, commente cet ancien élève scolarisé en 1999 et 2000. Ils avaient découpé des fenêtres pour en faire des portes."
Deux dortoirs. Pour beaucoup d’anciens collégiens, et particulièrement ceux originaires de la Montagne thiernoise, les années Audembron sont synonyme d’internat. "Du lundi matin jusqu’au samedi midi. Et si vous n’aviez pas la chance d’avoir de la famille qui vienne vous chercher le mercredi après-midi, vous alliez avec les autres élèves et un surveillant aux Horts ou à la Sapine, jouer dehors, deux ou trois heures. À l’époque, il n’y avait pas de télévision", se remémore Dominique Bès.
L’internat, à l’image de "celui des Choristes", se situait au cinquième étage. D’un côté les lits alignés des 6e, de l’autre ceux des 5e, séparés par la chambre des surveillants et la salle d’eau. Dans cette salle, "un bac autour duquel nous nous mettions, traversé par un tuyau percé. C’est le surveillant qui actionnait l’arrivée d’eau. Après, il nous fallait aller se couche. " Un internat pour garçons uniquement quand les filles, elles, étaient hébergées rue Francisque-Faye.
Des conditions spartiates, certes, mais qui ont marqué les esprits. Aujourd’hui ne restent que les souvenirs. Ce cinquième étage qui abritait les dortoirs est actuellement occupé par la Mission locale et la Caf.
Yann Terrat
Oscar le squelette. Personnage emblématique qui a traversé les décennies et marqué des générations d’élèves, "Oscar le squelette", outil pédagogique pour l’enseignement de sciences, a été cité dans de nombreux témoignages. Nul ne sait, en revanche, ce qu’il est devenu. (Photo d’illustration).