Voici un mois que Cédric a pris l’Iboga en charge. En cette fin de mois d’août, voyant passer l’avis de la course annuelle « 680 Connexion », et après 3 semaines de navigation en Espagne avec mon gros « Iboga II », je propose à Cédric d’engager l’Iboga. Ça sera l’occasion de parfaire la transmission du bateau à son nouveau skipper, et de l’introduire auprès des camarades de Jouët de l’association. En plus, je suis curieux de refaire l’expérience de naviguer sur le bateau auquel j’ai consacré tant d’heures et de soins ce printemps.
Nous rejoignons le bateau qui est au corps-mort en 7e ligne (!!!) au Moulleau. Non seulement c’est déjà une expérience nouvelle pour moi, qui me suis toujours attaché à avoir mon bateau échoué à la plage, accès à pied ou à peine. Mais la coïncidence est que le mouillage est au droit de la villa Thétis. Vous vous rappelez ? Là où l’Iboga a passé quelques jours pénibles en octobre dernier.
D’ailleurs Cédric m’avait affranchi d’une bafouille très sympa sur Whatsapp.
Une fois arrivés au bateau — c’est facile avec mer d’huile et à l’étale de BM — on va passer quelques temps à finir de remonter le gouvernail : la barre qui a (re)cassé a été réparée, mais il faut rassembler les éléments et re-régler les serrages et le chemin des drisses de relevage. On s’y prend à plusieurs reprises.
Puis la route jusqu’au CVA. Au moteur. Une grosse demi-heure, avec le courant. C’est une journée où on va faire vraiment beaucoup de moteur. Apéro à la barre.
On a enfin rejoint les camarades de Jouët alors qu’ils ont fini leur casse-croûte. Présentations de Cédric aux chefs de file de l’association. À notre tour de manger sur le pouce alors que les autres vont devoir sortir du port.
La mer monte encore. Pas le vent. Moteur pour rejoindre la ligne de départ : entre les jetées, puis devant Thiers, puis devant la Chapelle… Le comité va finir par donner un départ vers la bouée 14 !
On est sur un bateau super compétitif : pas d’instructions de course, pas de parcours, pas de montre pour le départ (de toutes façons, je ne me souviens jamais le timing de procédure), pas de VHF pour écouter les infos critiques… Bref, on prend un départ quelques minutes après les premiers. On n’est pas trop mal placés en s’engageant dans le chenal de Piquey. Mais force est d’admettre que j’ai pas mal perdu de mon affûtage tactique… Les laylines sont approximatives, on va devoir tirer quelques bords de trop.
En arrivant vers le chenal de l’île, on est dans le 2e peloton. Le premier est déjà loin. Mais on bosse : envoi du spi. Oups ! Le spi est un peu déchiré, ça m’avait échappé… Mais on va le porter quand même. Bon, bizarrement ça ne fait pas une grosse différence avec le bateau d’à côté qui sans spi et à 3 dedans contre 2 reste à notre hauteur. Le vent reste minimum, et les bateaux à moteur adorent ce chenal. Je crois que je fais un bras d’honneur à une petite famille hilare pour effacer leur sourire.
En passant la pointe du Congre, que fait le bateau comité là ? Réduction de parcours ? Comme nous n’entendons pas de coup de corne, nous continuons. Voilà Mapoutchet. Encore du spi. On est dans la course.
Là, un truc bizarre : la flotte, qui s’est un peu regroupée, se scinde en deux : ceux qui, comme nous, vont descendre le Mapoutchet avant de subir le Teychan courant dans le pif vers le port, d’une part, et les autres, qui prennent Cousse, certains repassant au moteur. Abandons ? Les premiers sont les meilleurs de la flotte : ceux qui mènent la course depuis le début. Nous suivons. Mieux : voyant qu’ils sont encalminés à la sortie du chenal, nous faisons une route très proche du banc de Cousse pour subir le moins et le plus tard possible le courant de face. Et ça marche ! Nous passons devant toute la tête de la course ! Sur l’Iboga, c’est sûr : nous sommes en tête maintenant.
La remontée jusqu’au devant du CVA, avec les copains aux fesses. Quelques empannages du spi. La recherche d’une ligne d’arrivée. Vaine. Le passage pour l’honneur dans l’axe du CVA. En tête, mais de quoi ? Et aller poser l’ancre devant la plage pour aller à la remise des prix.
Bon, bien sûr le Comité au Congre, c’était bien une réduction de parcours, yavait qu’à regarder le pavillon qui dit ça (c’est écrit dans les IC inintéressantes). Du coup, l’Iboga il a sa place au classement de là haut. Un truc comme 8 ou 9. Au milieu du classement.
Remise des prix, on refait la course. Mais on a de la route pour ramener l’Iboga au Moulleau. Au moteur puisque le peu de vent s’est éteint entre temps.
C’était une belle journée ! Merci Cédric de m’avoir permis de la vivre.