À guichets fermés… L’effet JO de Paris, c’est bien, mais encore faut-il que les clubs soient en capacité d’accueillir cet afflux massif de néo-sportifs en forme olympique.
À Montluçon, certains ne sont déjà pas loin du KO technique, au point de devoir jeter l’éponge et de refuser l’entrée de leurs vestiaires à des potentielles nouvelles recrues.
Escalade"On a été obligé de créer des listes d’attente…", confie ainsi Kévin Reignier, président de Montluçon montagne escalade, sport olympique depuis les Jeux de Tokyo en 2021. "Là on a dix à vingt personnes sur listes d’attente, certaines y sont déjà restées toute une année !" La faute à ? "Deux raisons majeures", renseigne le grimpeur montluçonnais, dont la structure comptait 227 licenciés la saison dernière. "D’abord on limite par rapport à la sécurité. Au-delà de 25/30 adultes en même temps sur notre mur d’escalade, ou de 10/12 enfants, ça devient compliqué pour la monitrice de garder tout le monde à l’œil."
Et seconde explication : "On n’a tout simplement pas assez de place sur nos deux murs d’escalade à la Halle des sports", déplore Kévin Reignier. "Certains soirs il faut carrément faire la queue pour avoir accès aux voies !". Bref :
"On ne repousse pas les gens de gaîté de cœur, mais on n’a pas d’autres choix. On est peiné et gêné pour eux."
Gymnastique
L'escalade n'est pas la seule discipline concernée sur Montluçon. "À part en baby-gym, tous nos cours sont complets en école de gym, on a refusé des demandes nous aussi", abonde Frédéric Fayet, le directeur technique des ISM gymnastique. "Il y a un créneau où l’on va se retrouver avec 56 filles en même temps !", enchaîne-t-il. "En à peine deux jours d'inscriptions, fin août, tout a été pris d'assaut." Là encore, "les capacités d'accueil de la salle, le nombre d'éducateurs nécessaires et la sécurité", astreignent la structure à stopper les arrivées.
Tennis de tableIdem chez l’ASPTT Montluçon tennis de table, où "on est parfois contraint de serrer les tables au maximum pour pouvoir en rajouter, au détriment du confort de jeu de chacun", avance l’entraîneure Sandrine Leveau, salariée de la section. "Et en termes d’encadrement aussi ça m’inquiète, car je suis la seule éducatrice. Je me demande si je vais arriver à gérer des groupes d’entraînement qui sont tous très pleins."
Volley-ballEnfin, au Stade montluçonnais volleyball, "tous nos créneaux jeunes et adultes sont complets, on a malheureusement dû refuser des inscriptions", témoigne à son tour le président Fabien Boudet.
"Il n’y a tout bonnement pas assez d’encadrants pour gérer plus de monde, le bénévolat se perd." En résumé : "On ne peut pas profiter à 100 % de cet effet JO, du moins pas autant qu’on l’aurait voulu." Défaite vos jeux...
Luc Barre