Moteur à peine coupé, ce partisan du milliardaire républicain est rejoint par une version grise du pick-up cubique de Tesla, sur laquelle flotte aussi la bannière étoilée.
"Oh! Et moi qui pensais que j'allais être un peu original", rigole Mike, un autre fervent trumpiste, en sortant du véhicule. "C'est génial, j'adore ! Trop cool !"
Les supporters de l'ancien président se reconnaissent habituellement à leur casquette rouge "Make America Great Again", vendue par son équipe de campagne pour une poignée de billets verts.
Mais à Rancho Palos Verdes, banlieue huppée de Los Angeles où l'homme d'affaires possède un luxueux parcours de 18 trous avec vue imprenable sur l'océan Pacifique, le tout-terrain à 100.000 dollars d'Elon Musk est un symbole politique autrement plus distingué. Notamment depuis que le patron de Tesla et du réseau social X a rendu public son soutien à Donald Trump cet été.
"Je suis très content qu'ils s'entendent, Elon a tellement fait pour la liberté d'expression", lâche Mike à l'AFP, refusant de donner son nom complet.
Ce quinquagénaire fraternise immédiatement avec Jay Song: après avoir échangé le numéro de série de leurs engins, ils découvrent qu'ils travaillent tous deux dans le commerce, croient que l'élection de 2020 a été "volée" et achètent des Tesla parce que ce sont des "voitures géniales", plus que par souci pour l'environnement.
"La meilleure chose que Trump ait faite, c'est de se retirer des accords climatiques de Paris", estime M. Song. "Ce n'était pas bien pour l'Amérique, la Chine et l'Inde pouvaient faire ce qu'elles voulaient jusqu'en 2030, mais nous avions toutes les restrictions tout de suite."
Presse "à sens unique"
Les deux hommes sont également des déçus de Barack Obama, pour qui ils ont voté en 2008.
"Obama est un mauvais gars qui ment élégamment, Trump est une bonne personne qui dit la vérité de manière grossière", tacle Jay Song.
Le tribun républicain "porte notre voix", insiste cet Américano-Coréen de 54 ans, très remonté contre "l'establishment" politique américain et la presse traditionnelle.
"Trump croit dans la Constitution et dans le pays, contrairement à de nombreux politiciens. Eux sont contents de collaborer avec l'ancien Twitter ou Meta, qui censurent la liberté d'expression", rebondit Mike.
Depuis qu'Elon Musk a racheté Twitter pour le transformer en X, experts et autorités s'inquiètent de la circulation accrue des fausses informations sur la plateforme.
Cette semaine, M. Musk lui-même a blagué sur les rumeurs infondées selon lesquelles des migrants haïtiens mangeraient des chats en Ohio, sans les corriger, sur son réseau social.
Donald Trump a repris cette théorie fantaisiste à son compte lors de son débat contre Kamala Harris mardi. Un choix qui lui a valu d'être corrigé en direct par les journalistes de la chaîne ABC.
Mais cela ne fait que renforcer la croyance de Mike, qui estime que la presse américaine roule pour la démocrate.
"C'est toujours à sens unique", soupire-t-il. "La couverture des grandes chaînes CBS, NBC ou ABC est à 80% négative pour Trump et à 80% positive pour Harris."
"Ça me fait marrer de les entendre dire: +si Trump revient, c'est la fin de la démocratie+", sourit-il, sans mentionner l'invasion du Capitole le 6 janvier 2021. "Il a déjà été au pouvoir pendant quatre ans, pourquoi il n'en a pas fini avec la démocratie à ce moment-là?"