Petit à petit, Epitech Moulins tisse sa toile et se fait connaître des acteurs locaux. Les étudiants de deuxième année (ils sont six) et de troisième année (ils sont huit) de l’école d’ingénierie logicielle Epitech ont déjà fait leur rentrée, ceux de première année démarreront fin septembre : ils sont quinze, originaires de l’Allier, mais aussi du Puy-de-Dôme et des départements voisins, comme la Nièvre, la Saône-et-Loire."En première année, on double", se félicite Victor Granger, responsable du développement pédagogique de l’établissement d’enseignement supérieur privé. Une école reconnue par le ministère de l’Enseignement supérieur. "Cela fait, au total, une trentaine d’étudiants. Je rappelle qu’on est très sélectif, car l’objectif, c’est 100 % de réussite avec l’obtention du diplôme d’État. On forme à des carrières, pas à des métiers, car ceux qui intègrent l’école cette année sortiront diplômés dans cinq ans, et les métiers de la tech de 2029 n’existent pas encore". Et d’ajouter : "L’avantage de Moulins, c’est que c’est un campus à taille humaine, avec un encadrement fort, un suivi individualisé".
Contribuer à développer la vie étudiante Une partie des étudiants de 3e année avec David Figueiredo, chargé du développement de l'école Epiteh Moulins. Photos Séverine TREMODEUXLes premiers étudiants de 4e année, l’an prochain, partiront à l’étranger, et, dans deux ans, les premiers étudiants de 5e année se partageront entre Moulins et Paris, histoire de rencontrer d’autres étudiants et d’augmenter leur réseau."La région attire moins les jeunes que des villes comme Lyon ou Clermont, alors nous cherchons à développer la vie étudiante, pour donner envie aux jeunes de rester, avec des clubs d’e-sport, de jeux de rôle, de pop culture sur notre campus", explique David Figueiredo, chargé de développement de l’école.
En lycée, les élèves geek sont souvent harcelés. On doit valoriser ceux qui aiment l’informatique, les séries. Ce n’est pas parce qu’on est geek qu’on est gros, boutonneux ! On veut aussi contribuer à cette vie étudiante en lien avec les bureaux des étudiants des différents établissements scolaire, la SIJ (Structure information jeunesse) de Moulins
Etudiants en informatique à Epitech Moulins. Photo Corentin Garault L’école veut aussi travailler davantage avec les entreprises du territoire : celles qui "sont expertes en ingénierie robotique, mécanique, agribio, dans l’Allier, mais aussi dans les départements à proximité. Nous attentons une validation de Safran".Des initiatives comme le Coding girl, à destination des jeunes filles de 4e et de 3e pour une découverte des métiers du numérique et des possibilités d’études dans les métiers dits de la tech, l’an dernier, au collège Charles-Péguy, seront reconduites. Mais, espère Epitech, avec davantage de collèges et lycées et des biologistes. Rendez-vous en mai 2025.Un vrai enjeu de société, alors qu’Epitech Moulins ne compte qu'une seule fille, en 3e année. Et le ratio n’est pas plus élevé sur les plus grandes écoles.
Forum tech, Coding girl, convention Docteur Who…Epitech organisera une deuxième édition de son Forum tech, sur son campus de la rue Bad-Vilbel. Le premier, en mars 2024, avait attiré un public scolaire (collège, lycée…) autour de conférences sur l’intelligence artificielle, la cybersécurité, des ateliers coding… Le prochain aura lieu du 4 au 9 décembre. "On souhaite faire venir à la fois des entreprises, des lycées, des institutionnels pour faire vivre la tech sur le département".
Le premier forum tech organisé par Epitech Moulins a eu lieu le 8 mars 2024. Photo Corentin GaraultAutre projet, la création de conférences mensuelles pour les entreprises bourbonnaises et les jeunes. Epitech participera aussi à des événements à Clermont, comme le UCA Gaming festival, le 16 novembre ; la Convention Clermont Geek, en mars 2025. "On aimerait aussi lancer un Santa Game tour, dont les bénéfices permettraient l’achat de cadeaux pour la pédiatrie, à Noël, mais ce sera peut-être un peu juste, pour le faire cette année".Le campus va lui-même accueillir une convention destinée aux fans de Doctor Who, cette série culte de science-fiction de la BBC créée en 1963. L’idée est venue d’étudiants… et de Victor Granger, lui-même fan inconditionnel. La première édition est prévue le 11 novembre. "Il n’existait aucune convention sur cette série en France. On a déjà une centaine d’inscrits, de tout l’Hexagone et on ne sait pas où on va installer les décors, certains de plus de 3 mètres de hauteur. Alors pour l’an prochain, on réfléchit à un autre endroit".
La résidence étudiante, un atout de plus ?Evolea a construit des logements étudiants dans le bâtiment adjacent de l'école Epitech. Photo Corentin GaraultLa résidence étudiante que vient d’aménager Evoléa dans le bâtiment adjacent d’Epitech, constitue-t-elle un atout supplémentaire, pour attirer de nouveaux étudiants ? "Des étudiants de première année ont pris des logements, la résidence s’est vite remplie. On verra dans l’année leurs premiers retours. De toute façon, les prix de l’immobilier à Moulins sont un atout".
Le campus Epitech. Photo Corentin Garault
Rentrée de la web@académie en novembreEpitech, c’est aussi la web@cadémie, qu’intégreront vingt jeunes, mi-novembre. Cette formation offre un titre Bac + 2 de développeur web, à des jeunes de 18 à 28 ans, en priorité sans bac, et sortis du système scolaire et sans prérequis technique. "Jusqu’à présent, une petite vingtaine de jeunes ont suivi les 24 mois complets et on a eu de belles réussites, notamment un jeune parti à Clermont travailler dans une entreprise de réalité virtuelle", souligne Victor Granger. "On a aussi des réussites sociales, des personnes qui réapprennent à travailler en groupe, ont retrouvé une capacité à apprendre. On insiste beaucoup sur le savoir-être, ce qui signifie des cours en présentiel, avec des étudiants sur place. Sinon, ça ne marche pas".
En chiffres29 : le nombre d’étudiants du programme grande école Epitech, sur les trois premières années existantes (sur les cinq au total). 20 : le nombre d’étudiants qui intégreront, mi-novembre la nouvelle session de la web@académie, pour 24 mois. Cette formation s’engage pour l’inclusion via le numérique et s’adresse à des jeunes sortis du système scolaire s’intéressant au métier de développeur web
Ariane Bouhours