Ça aurait pu être le phare, le clocher, le repère. C’est finalement le Signal République. Un immeuble qui a poussé à l’angle de l’avenue de la République et de la rue d’Estaing. Depuis le 26 août, cette résidence de 167 logements étudiants (avec un logement de gardien) accueille ses occupants.
Le concours lancé par la ville de Clermont pour cette opération de renouvellement urbain sur une friche avait été gagné par Vinci immobilier et, en qualité d’architecte concepteur, le cabinet DHA Paris, épaulé par son antenne clermontoise. « Avec la volonté de reconstruire la ville sur la ville », présente le directeur territorial de Vinci immobilier Jérôme Arnaud.
Sur ce site, Vinci immobilier a investi 14,2 millions d’euros et c’est sa filiale Student factory qui a apposé son enseigne sur un immeuble qui ne manque pas de caractère dans la perspective de l’avenue de la République. Cet immeuble se distingue par son dessin avec une hauteur de 26,85 mètres pour la partie du bâtiment qui comprend neuf niveaux et 42 mètres pour la partie avec treize niveaux.
L’effet d’une tourC’est cette réalisation à l’effet de « tour » avec son enveloppe métallique, juste en face du stade Michelin, qui se distingue dans le paysage de l’avenue de la République, liaison entre Clermont et Montferrand qui n’a cessé de s’urbaniser et se moderniser ces dernières années. « Un cordon ombilical quasiment fini qui a besoin de son identité, d’un signal au même titre que le clocher des églises exprime clairement le cœur du village », explique Michel Douat, à la tête de DHA.
Dans cette avenue de la République, le cabinet d’architectes urbanistes avait déjà signé le Pôle Santé Républiques, l’hôtel de police, ainsi que l’immeuble abritant le Novotel Suite, des bâtiments structurants de cet axe urbain.Maintenant, entre le clocher de la cathédrale place de la Victoire et celui de l’église de Monferrand, le Signal République pointe vers le ciel. Un immeuble qui, s’il paraît s’élever très haut par rapport à l’horizon de l’avenue de la République, n’est pas à classer, pour l’architecte, dans la catégorie des tours. On se contentera donc de « petite tour ».
L’immeuble est ainsi largement inférieur en taille aux immeubles de grande hauteur (IGH), désignés comme « tours de vie » qui exigent des réglementations dont les implications ont des conséquences financières et que le PLU clermontois n’autorise pas.
« La hauteur nécessaire d’une tour de vie est d’au minimum 120 mètres pour amortir les surcoûts techniques, ainsi que la multiplicité des fonctions qui, pour coexister, nécessitent des solutions sophistiquées et novatrices », précise l’architecte.
Conceptions clermontoises pour Doha et PékinC’est d’ailleurs ce que DHA architectes Paris a conçu avec les projets de tours jumelles à Pékin (une surface de 450.000 m², 310 mètres de hauteur pour 77 niveaux, avec une maîtrise d’ouvrage assurée par GW Group) et du Centre d’affaires à Doha (250.000 m², 240 mètres de hauteur pour 60 niveaux, avec une maîtrise d’ouvrage assurée par Abdullah Bin Jassim Fahad Al Thani).
« Nous avons eu la chance qu’on nous confie la conception de tels bâtiments à deux reprises, reprend Michel Douat. Ces tours ont des programmes complexes avec des sophistications techniques, des éléments juridiques, réglementaires et surtout des contraintes financières. Nos tours de vie comprennent centre aquatique, salles de sport, casino, centre commercial, restaurant, hôtels, bureaux, logements… »
Les projets de tours de vie conçus par DHA pour Pékin et Doha. Document DHA architectes urbanistes.
À Clermont, les proportions ne sont effectivement pas les mêmes. Pour assurer l’effet « petite tour » du Signal République, la partie concernée occupe une faible surface au sol.
« La double peau, elle, a pour objet d’homogénéiser la tour et de la différencier du reste de la résidence universitaire. Les quelques balcons sont là pour créer des “événements”, attirer l’œil et suggérer une pseudo-grandeur », détaille l’architecte.
À sa base, le Signal République disposera d’un commerce (qui pourrait être un établissement de restauration thématique). « Un seul commerce n’en fait pas une tour de vie, qui, par définition, est une tour au sein de laquelle on pourrait vivre sans sortir. Mais on a là une vie urbanistique classique avec la vertu d’avoir des commerces proches des riverains. »
Les étudiants bénéficient au sein même de leur résidence de tout un tas de service mis en place par Student factory (accès au coworking, cafétéria, espace détente, local à vélos, animations, livraison de colis, présence 7 j/7, wifi très haut débit…).
Cette quinzième résidence de l’enseigne dans l’Hexagone (avec des T1 de 18 à 23 m2 et des T2 de 32 m2 ) a connu un succès rapide puisque tous les appartements sont loués.
Gilles Lalloz