Un Donald Trump sur la "défensive", une "joute acharnée". Mardi 10 septembre, les deux candidats à la présidentielle américaine ont débattu pour la première fois sur ABC, à moins de deux mois de l’élection. Livrant deux visions opposées de l’Amérique, la vice-présidente démocrate Kamala Harris et le candidat républicain Donald Trump se sont à moult reprises accusés mutuellement de mentir, abordant tour à tour l’économie, l’avortement ou encore l’immigration.
La majorité des médias américains retiennent alors des échanges "offensifs", voire "agressifs", le New York Times estimant par exemple que l’ancienne procureure a passé 90 minutes "à faire tout son possible pour énerver son rival, insistant sur ses condamnations pénales, […] la taille de ses rassemblements" ou ses relations avec les dictateurs. Harris, qui a reproché à Trump d’avoir attaqué son identité raciale, "semblait avoir un plan pour [le] déstabiliser, et elle a semblé y parvenir", commente de son côté CNN, qui précise que 63 % des électeurs inscrits ont trouvé qu’elle avait fait une meilleure performance que son adversaire lors de ce débat, selon un sondage maison.
@lexpress @kamalaharris avait tout à perdre dans ce premier débat face à Donald Trump : elle n'a rien perdu. L’analyse de notre journaliste. harris trump sinformersurtiktok apprendreavectiktok usa
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Politico ne dit pas autre chose : "Kamala Harris a commencé à cogner. Et elle ne s’est pas arrêtée", titre le site, notant qu’au sein de Fox News, la chaîne conservatrice pro-Trump, les commentaires sur leur candidat était "loin d’être élogieux". "Je ne pense pas que les Américains qui regardent pensent que l’un de ces candidats a gagné", a déclaré Jess Watters, l’un des présentateurs-stars, estimant que le débat a été "dur" et "intense par moments" mais qu’il rendait la course pour la victoire "plus serrée".
"Il ne semble pas y avoir eu de coup de grâce susceptible de modifier fondamentalement la dynamique de ce qui, à tous égards, sera une élection extrêmement serrée en novembre", a appuyé le New York Times, bien que le média retienne les affirmations "fausses et farfelues" de Trump selon lesquelles "les immigrants volaient et mangeaient les animaux de compagnie de leurs voisins dans une ville de l’Ohio." "Le débat a été en partie marqué par des contre-vérités et des digressions bizarres, en particulier de la part de Trump", souligne aussi le Los Angeles Times, évoquant ce passage où l’ancien président suggère que les démocrates veulent permettre aux gens de tuer des bébés après leur naissance dans le cadre d’avortements. Le média The Economist, lui, a tranché plus nettement, et parle d’un "triomphe" pour la vice-présidente, estimant que "Trump a manifestement regretté son ancien adversaire, moins malicieux et agile, Joe Biden".