Quand le prévenu a vu les dégâts sur sa voiture, il est entré dans une rage folle… Son permis de conduire étant suspendu, c’est sa compagne qui conduisait sa voiture dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 septembre, à Thiers.Vers une heure du matin, ils sont proches de leur domicile lorsque la compagne perd le contrôle. Le véhicule se retrouve alors en équilibre entre un terre-plein et la chaussée.
Elle a éclaté ma voitureEntendant les cris de la victime, un voisin sort. Lorsqu’il arrive à la hauteur de l’accident, il voit la jeune femme cachée sous la voiture, la tête qui dépasse. Tandis que le prévenu est en train de la tirer par les cheveux tout en lui donnant des coups de pied dans la tête."J’ai été paniqué de la voir sous la voiture qui était en équilibre après l’accident", exprime-t-il à l’audience.
Ce n’est pas la version du témoin qui a entendu le mis en cause affirmer : "Elle a éclaté ma voiture, elle n’a que ce qu’elle mérite". "Elle était en train de se faire massacrer", fustige la présidente Isabelle Ferret. "Elle ne criait pas au secours parce que la voiture allait lui tomber dessus, elle criait au secours parce que son compagnon la tabassait", ajoute Bruno Fauh au parquet.Lorsque le voisin a tenté de s’interposer, il a essuyé à son tour de violents coups de la part du prévenu. Il faudra que d’autres voisines interviennent et préviennent les gendarmes qui vont rapidement arriver pour l’interpeller.
Le casier du quadragénaire fait état de quatre condamnations, dont deux pour des violences conjugales, notamment sur cette même compagne. "C’est la deuxième fois qu’elle se fait tabasser et une précédente compagne y avait eu droit", souligne le parquetier.
Le problème du prévenu, c’est l’alcool. "Je vois un psychologue depuis que j’ai fait mon burn-out l’an dernier et là je vais aller voir un addictologue pour l’alcool." "Vous n’y avez pas pensé avant d’aller voir un addictologue??", lui demande la présidente Ferret.
"Je pensais pouvoir gérer, je bois pas au quotidien. On a toujours tendance à croire que ça va mieux et on voit les dégâts après. Je mérite d’être condamné", admet le prévenu. "Il a pris conscience de cette problématique", ajoute son conseil, Me Nathalie Bernard.Le tribunal le condamne à douze mois de prison, plus la révocation d’un précédent sursis à hauteur de trois mois, soit quinze mois ferme en tout.
Julien Moreau