Il y a deux jours, vous étiez abattu après la défaite contre la Grande-Bretagne et l'espoir de médaille qui s'envolait. Adrien, que vous inspire cette cinquième place au classement final ?
"On n'était pas loin. On a démontré qu'on était encore au-dessus du Canada. Je pense qu'on a maîtrisé le match de bout en bout. Cela se joue sur des petits détails pour intégrer le dernier carré qui était à notre portée, mais cela n'a pas payé. Je ressens de la fierté d'avoir reconstruit derrière une déception, d'avoir rebondi pour gagner nos deux matchs et terminer à la cinquième place".
C'était votre dernière. Vous ressentez de la nostalgie ?
"Cette décision est mûrement réfléchie. J'ai 38 ans et ce n'est pas une question d'âge. J'ai commencé en 2008 et cela représente beaucoup de sacrifices pour rester à ce niveau-là. Je suis un joueur qui a peu de fonctions par rapport à ma classe, donc cela demande plus de travail, plus d'engagement, plus de connaissance du jeu. Je vais profiter ce soir (NDLR : lundi soir) avec les copains, profiter d'être encore dans ce groupe, dans ce rêve qui dure maintenant depuis quelques années. Et puis vivre un autre rêve avec ma famille qui a besoin de moi et que je sois plus présent à la maison".
Aller plus haut à Los AngelesQuand vous comparez l'équipe de France aujourd'hui et à vos débuts, cela suscite quelle réaction chez vous ?
"Un collectif qui est incroyable, une génération qui sera encore plus forte à Los Angeles et qui a des acquis. L'équipe de France pourra aller chercher plus haut et la finale. Je me souviens des raclées qu'on prenait en 2008 contre les dernières nations. Et cette fois, on se retrouve à un point d'aller jouer une médaille paralympique.
Le chemin est magnifique. C'est la fin du chemin pour moi, mais pas pour cette équipe. Une page se tourne, mais avec le sentiment d'avoir profité pleinement, la chance d'avoir choisi ma sortie aussi. Je pars en toute sérénité, avec la certitude que j'ai eu la carrière la plus aboutie que je pouvais avoir. Sans médaille paralympique oui, mais avec des titres européens. Et plus que les résultats, c'est le chemin parcouru qui compte".
Le chemin réalisé avec des coéquipiers pour le développement de votre discipline surtout...
"On parle d'une aventure humaine, de tout ce qu'on a vécu. C'est aussi la découverte du rugby fauteuil en France, comment on l'a amené, développé et comment on arrive à ce niveau. Et tout ça, c'est magique. On va encore continuer à se structurer, à progresser.
"L'équipe de France va être renforcée par de nouveaux talents qui vont pouvoir s'intégrer encore plus facilement et plus rapidement. Je suis convaincu que cette génération ira chercher quelque chose."
Il faudra surveiller cette équipe de France à Los Angeles. Elle sera magnifique et je serai certainement dans les tribunes pour la supporter".
Vos Jeux sont terminés en rugby fauteuil, mais ils continuent pour l'équipe de France. Vous allez en profiter pour aller voir d'autres sports ?
"Je vais rester quelques jours en effet, profiter et supporter cette équipe de France finalement. Cela dépasse le rugby fauteuil. Il y a un collectif France. Ce sont mes derniers Jeux et je veux profiter et retrouver ma famille, passer des moments précieux avec eux. On sort de deux dernières années très intenses, mais cette croix sur le calendrier elle est là depuis 2017 et l'obtention des Jeux. Je veux prendre du plaisir".