Un corbeau s’en prenait à elle depuis décembre 2023. Sur le tableau du préau ou au fond de la boîte aux lettres de l’école, des mots tels que « va crever sale gouine » étaient apparus.
Harcelée, l’enseignante de la classe unique de Moussages, 300 habitants, « a préféré dire stop », résume Thierry Pajot, le secrétaire général du syndicat des directrices et directeurs d’écoles. Ce lundi 2 septembre au matin, elle n’a pas fait sa rentrée dans l’école où elle exerçait depuis 2021.
Durant l’été, elle avait pourtant émis le souhait de garder sa classe. « On avait réussi, à sa demande, qu’elle reprenne sa classe unique et sa direction d’école », retrace Thierry Pajot, alors que l’Inspection avait décidé de la changer de poste.
« Stop, j'arrête »Mais le corbeau s’est illustré de nouveau. « Finalement, devant un nouveau tag “pédophile” inscrit durant l’été, devant le refus des parents d’élèves d’installer une caméra de surveillance, devant des parents qui ont menacé de retirer leur enfant de l’école, devant cette vindicte populaire contre elle, elle a préféré, à la veille de la prérentrée, dire “stop, j’arrête” », détaille Thierry Pajot.
« La directrice de l’école de Moussages a demandé à rencontrer son inspectrice jeudi » 29 août, précise Marilyne Lutic, la directrice académique des services de l’Éducation nationale dans le Cantal : « Elle l’a informée qu’elle ne prendrait pas son poste cette année ».
« Ce village ne la mérite pas »« On l’a très mauvaise, fulmine Thierry Pajot. On a le sentiment que tout n’a pas été fait, dans ce village, pour que la vie personnelle n’interfère pas avec la vie professionnelle des agents ou des fonctionnaires, comme elle ou comme moi. Je pense que ce village ne la mérite pas. »
Contacté, le maire de Moussages n’est « pas disponible actuellement » et « ne souhaite pas [s]’exprimer sur le sujet ».
Romain Blanc
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