«Les approvisionnements de l’Algérie et de la Tunisie vers le continent européen atteindront 70 térawattheures d’ici 2030, alors que le Maroc n’atteindra pas encore le stade de production d’hydrogène vert la même année», a relaté le 31 août le journal algérien AlChourouk, évoquant un rapport du ministère algérien de l’Énergie et des Mines.
Selon ce document, cité par le média algérien, les exportations de la Tunisie et de l'Algérie vers le continent européen pourraient dépasser «de trois fois» celles du Maroc, dans le cadre du «Corridor sud de l’hydrogène (SoutH2)».
Les prévisions à long terme, jusqu’en 2050, montrent une tendance similaire, avec le maintien d’un différentiel de trois entre les livraisons algéro-tunisiennes d’une part et celles du Maroc d’autre part. Ainsi, selon les autorités algériennes, les exportations des deux pays vers l’Europe «devraient atteindre 375 térawattheures, contre 115 térawattheures» pour les exportations marocaines en 2050. D’ici 2040, celles-ci devraient être de «150 térawattheures […] tandis que le Maroc devrait atteindre 46 térawattheures la même année», rapporte AlChourouk.
Le projet «SoutH2 Corridor» est une initiative stratégique visant à établir un réseau intégré pour le transport d'hydrogène vert depuis le sud de la Méditerranée, en particulier de l'Algérie et de la Tunisie, vers l'Europe.
Le média algérien rapporte également l'opinion exprimée fin juillet par Piero Ercoli, patron de l'unité de décarbonation de la société italienne de transport de gaz Snam, qui sponsorise le projet. Selon lui, les coûts de production et de transport de l'hydrogène depuis l'Algérie et la Tunisie vers l'Allemagne, via l'Italie et l'Autriche, seront difficiles à concurrencer.
Toujours selon ce cadre italien, l'Algérie et la Tunisie se démarqueraient comme des régions particulièrement favorables à la production d'hydrogène vert, capables de devenir des sources importantes pour le Corridor Sud Hydrogène, les coûts prévisionnels de production de cette énergie verte s’élevant «à 4 euros le kilogramme».
Le SoutH2 Corridor figure depuis fin novembre 2023 sur la liste des Projets d'Intérêt Commun (PIC) de la Commission européenne, ouvrant la voie à des financements du fonds CEF (Connecting Europe Facility) pour leur mise en œuvre.