Découvrez les vins qu'ont le plus appréciés, ces dernières semaines, les journalistes de la rédaction, dénichés soit chez les producteurs, soit chez les cavistes :
Un bourgogne au bon goût de familleLes yeux avant les papilles. Pour l’apprécier à sa juste valeur, il faut d’abord prendre un peu de hauteur. Dans l’Yonne, Irancy a de quoi ravir les yeux avant les papilles. Imaginez. Un cirque naturel. Un petit village en son centre et, tout autour, de la vigne. Thierry Richoux se souvient, gamin, que « tout le monde avait un peu de vignes, de céréales, de cerises ». Pour cet enfant – et aujourd’hui parent – de vignerons, « c’est l’image un peu idyllique du paysage bourguignon ».Nouvelle génération. Depuis le début des années 2000, Thierry Richoux a arrêté de travailler en conventionnel. 2010 vient officialiser la conversion en bio et aujourd’hui, ses fils, Gabin et Félix, musclent encore plus leur souci de bien faire en s’appuyant sur la biodynamie pour « préserver les paysages et la biodiversité ». Et si le changement climatique donne du fil à retordre aux métiers de la terre, il offre néanmoins des scénarios « plus faciles » lorsqu’il est question de la maturité des pinots noirs. Mention spéciale à leur irancy 2018. « Dans une vie de vignerons, on ne voit pas ça souvent, peut-être même qu’une fois. » Alors dans une vie de curieux buveur, on savoure.Abordable à table. En parlant de savourer… Passons à table. L’irancy a du caractère, mais s’adapte. Voyons donc du positif à l’été qui peut tarder à se montrer pour le servir avec un bon bœuf bourguignon ou une daube provençale. L’irancy ayant l’avantage de rester, parmi les vins de Bourgogne, au rang des abordables. Comptez entre quinze et vingt euros.Caroline Girard
Renaissance auvergnate avec « Janot »Toscane. « Munissez-vous toujours de lainages lorsque vous allez en Auvergne. Tout y est aigrelet : le fond de l’air, le fromage, le vin, le son de la vieille », souriait Alexandre Vialatte. Les lainages ? Le réchauffement est passé par là. Aigrelet, aussi, le vin ? Des vignerons nouveaux ont envoyé la piquette au piquet. Jean Dubien en est. Les sols ensoleillés qu’il travaille en pleine Toscane auvergnate au relief cabossé par les sursauts telluriques, puis alangui par l’érosion du temps, donnent matière à des vins à la simplicité qui n’exclut pas la complexité à l’image de sa cuvée « Tour de Garde » (*) qui s’épanouit sur le flanc sud du puy de Courcourt, entre Seychalles et Moissat (Puy-de-Dôme) où la petite exploitation de « Janot » a pris pied.Maturité. Avec ses 50 ans d’âge moyen, le gamay y offre des notes de fruits noirs sur une partition où la rondeur le dispute à la concentration. Subtilement charpenté, ce vin a plus d’un tour dans sa garde : « Nous avons avec ma compagne, Cécile, repris la vigne il y a quinze ans. Le passage en fûts de deux vins donne une bonne micro-oxygénation sans excès de bois. Parfait avec les viandes rouges notamment, c’est un vin qui peut se garder cinq à dix ans selon l’année. »Nature forte. « Le domaine, reprend Jean, est certifié AB depuis 2015. La vinification est naturelle : ni chaptalisation, ni filtration, ni collage ; pas de soufre dans les rouges et à dose homéopathique, de l’ordre de 1 gramme, à la mise en bouteille pour les blancs. » Pinot noir, plantet noir, gamay beaujolais, gamay d’Auvergne, chardonnay, le domaine propose cinq rouges et deux blancs dont un pétillant.(*) « Tour de Garde » 2022 ( 13,5°) de « La cave à Janot », 13 euros. Plus de renseignements : 06.83.13.60.12 ou lacaveajanot@yahoo.frJérôme Pilleyre
Ce que vous réservent les vins qui ont conquis les journalistes de la rédaction
Un bourgueil qui voit la vie en roséUn vin de bavardage. C’est tout un programme, ce vin baptisé Lubrifiant social (9,90 €) en trois cuvées, blanc, rouge et rosé, concocté par Bertrand et Vincent Marchesseau, frères vignerons sur trois appellations de Loire : bourgueil (16 ha), chinon (5 ha) et saint-nicolas-de-bourgueil (3 ha). Le nom des cuvées vient d’une citation empruntée à Jean Clavel, une figure vigneronne du Languedoc, historien du vin qui disait que « le vin est un lubrifiant social ». C’est-à-dire qu’il nous aide a briser la glace, à délier les langues et « facilite le mécanisme de bavardage » comme écrit sur l’étiquette de cette bouteille de roséCabernet franc. Pour accompagner une belle saucisse de Toulouse à la braise ardente, cette cuvée de rosé à base de cabernet franc fait le boulot. Ce vin est à la fois le fruit d’un pressurage direct du raisin et d’une saignée directement après l’encuvage, pour une robe pâle presque couleur melon, un vin sec et minéral, avec des agrumes et des fleurs blanches qui claquent sous la langue. Servez-le bien frais au barbecue, un peu moins si vous visez un plat plus élaboré, ce qui est possible avec ce rosé tonique venu d’une appellation qui produit essentiellement des rouges.Deux frères. Bertrand à la vigne et la vinification, Vincent à l’élevage et la commercialisation, les deux frères sont aux manettes du domaine familial depuis 2001, avec un passage en culture biologique depuis 2015. Soucieux de travailler en respectant leur environnement, ils savent aussi faire un pas de côté dans ces appellations qui ne sont pas forcément les plus courues de Loire. « Oser avec sagesse », disent-ils.Philippe Cros
Retenir l’été avec un beaujolais roséSouvenirs de vacances. Sur la pointe des pieds, le mois d’août s’en est allé. Et si les cartes de la météo se colorent toujours d’orange bien mûr, les quelques degrés qu’il a bien voulu laisser en partant ne vont pas faire illusion bien longtemps. Il serait bien vite fait de boire pour oublier la rentrée. Erreur ! Choisissons cette année de boire pour se rappeler. De ces longues soirées où n’en finit pas de tomber le jour. De ces apéros en terrasse avec les copains de toujours. De ces flacons couleur amour.Pierres dorées et beaujolais rosé. On se retrouve en terres lyonnaises. À 40 kilomètres de la ville des Lumières se cache l’un des plus beaux villages de France : Oingt, et sa coopérative des Vignerons des pierres dorées. Du sableux granitique à l’argilo-calcaire, les quelque 130 viticulteurs ont dû dompter les sols et leurs richesses, pour faire naître du cépage gamay leur Terra iconia rosé. C’est avec sa belle robe saumon et son parfum envoûtant de fruits rouges et d’agrumes que la fiole fait sensation. Qui diable a permis que l’on mette en bouteille le coucher du soleil ?Partenaire idéal des derniers barbecues. L’élixir n’a cependant pas que ses artifices flamboyants à faire valoir. Servi frais à l’apéritif, personne n’aura l’idée de le ramener en cuisine. Souple, fruité, rond… Il a l’art de se rendre indispensable et saura aussi bien accompagner les dernières soirées grillades, les salades composées, voire le plateau de fromages - si la bouteille n’est pas encore vide. Une dernière bouffée d’été à savourer pour seulement 7 euros, en commandant sur le site de la coopérative.Lucile Preux