Quelques tentes plantées entre les arbres. Par terre, une plaque électrique. Les cinq jeunes de 15 à 17 ans sont réunis autour d’un petit poteau où ils peuvent recharger leur téléphone. À l’entrée d’une tente, une casserole avec un reste du dîner de la veille. Un bout d’herbe investi par huit mineurs isolés au total, au camping Les Sablons, à Pont-du-Château. Voilà le lieu de vie des "jeunes de Richepin" depuis une semaine.
Quelle solution ?Problème : le camping ferme ses portes aujourd’hui et le centre Jean-Richepin, à Clermont-Ferrand, où vivaient les mineurs dans les locaux de la Ligue des droits de l’Homme, est clos depuis le 23 août pour des raisons sanitaires. Cela signifie qu’à partir d’aujourd’hui "on n’a nulle part où mettre les jeunes", résume amèrement Marie du collectif Yapasmieux. "Je ne sais pas ce qu’ils vont faire et où est-ce qu’ils vont aller…", souffle de son côté Adèle, bénévole du même collectif depuis avril.
Lise, de Yapasmieux, avance quelques éléments pouvant débloquer la situation. "On a des pistes à droite à gauche, des associations qui pourraient nous prêter des locaux." Globalement, c’est le flou. L’heure est à la débrouillardise. La solution envisageable, bien que temporaire, reste les hébergeurs solidaires. Pas suffisant pour résoudre le problème.
Les huit jeunes du camping de Pont-du-Château se retrouveront sans solution réelle d'hébergement dès ce samedi. Photo Adrien Fillon
"Je n'ai pas trop dormi"Pour les jeunes, la situation est loin d’être confortable. "Ce n’est pas ce que l’on attendait, regrette Assane (*). On espère qu’on va nous trouver une maison." Espoir partagé par Issa (*). Il appréhende : "Cette nuit, je n’ai pas trop dormi…"
Au niveau politique, la situation n’a pas tardé de faire réagir. Hier soir, dans un courrier adressé au président du Département Lionel Chauvin, la députée LFI de la première circonscription du Puy-de-Dôme, Marianne Maximi, dénonce "la précarité, l’isolement et la mise en danger" subis par ces jeunes. Et d’ajouter :
"Ces derniers, dès samedi 31 août, dormiront dans la rue craignant pour leur santé et les empêchant de suivre une scolarité normale."
Le collectif Yapasmieux devrait voir la mairie de Clermont-Ferrand la semaine prochaine pour explorer des solutions d’hébergement. "C’est dur, mais on doit rester solidaires", conclut Lise.
Adrien Fillon