Manifestement, le Chef de l’État rencontre mille et une difficultés dans sa recherche d’un quidam pouvant faire office de Premier ministre. A-t-il essayé le «Bon Coin»? Il paraît qu’on y trouve de tout, absolument de tout! Le plus souvent à des conditions très favorables, ce qui tomberait bien au vu de la situation financière du pays. Évidemment, ce n’est jamais de l’objet de « première main », c’est de l’occasion. Toujours dans un état des plus satisfaisants, au dire des vendeurs. Donc, pourquoi pas ? D’autant que, de quelque côté qu’il se tourne, le président va devoir faire avec du déjà-vu, de l’occasion justement, voire du recyclé. Nul besoin de prétendre rivaliser avec Nostradamus ou la regrettée Madame Soleil pour prédire que le gouvernement qui va sortir de tout cela ne pourra être qu’un cabinet de fond de tiroir.
D’ores et déjà, on ne peut pas dire que les noms qui circulent soient de nature à causer un électrochoc capable de réveiller le citoyen de sa torpeur de fin d’été, ou, à défaut, générer un effet de surprise particulièrement bluffant. On ne peut pas dire non plus que ce noms-là « donnent envie », selon l’expression consacrée. Cazeneuve, tiendrait la corde (comme le pendu s’accroche désespérément à la sienne, peut-être bien ?). Quant à l’inusable Daniel Cohn-Bendit, l’homme de la révolution soixante-huitarde, le gourou de l’imagination au pouvoir, ne pousse-t-il pas l’audace intellectuelle, le culte de l’épopée politicienne jusqu’à proposer François Bayrou ? Bayrou, le génie incarné de l’immobilisme, du bilan zéro, de l’inaction érigée en art de gouvernement, promu général en chef d’une escouade censée précisément tordre le coup à l’immobilisme, ouah on se pince ! Il paraît que Dany l’impayable s’est fendu d’une note au président dans l’intention de lui vendre cette géniale idée. Double erreur. En un, le nom proposé, celui d’un haut-commissaire au Plan dont on se demande de quoi ce haut-commissariat a bien pu accoucher à ce jour. En deux, l’erreur, cardinale celle-là, de vouloir encore croire, malgré l’expérience des faits depuis presque une décennie, que Jupiter pourrait un jour entendre, accepter, suivre le moindre conseil. Il y a eu un temps un autre nom. Peut-être parce qu’elle porte celui de Castets (chez LFI on cultiverait donc le sens du calembour révélateur ?) la dame – ex-experte en excavation financière à la mairie de Paris – s’est imaginée être la solution du casse-tête présidentiel. Il semble qu’elle se soit elle aussi fourvoyée. Sauf bien sûr, revirement élyséen de dernière minute. Comme on le sait, on n’en est pas à l’abri. En attendant, pas de gouvernement, par de ministres de plein exercice, ni Premier ni autres. Un gouvernement d’ombres chinoises, dirait-on. On se console en se disant que pendant ce temps-là au moins ils n’ont plus ni l’autorité ni les moyens de faire de trop grosses bêtises. C’est toujours cela.
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