L’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) tirent la sonnette d’alarme. Dans leur baromètre «Enfants à la rue», publié ce 29 août, les deux organisations s’inquiètent de la situation des plus jeunes qui ne disposent pas d’hébergement en cette rentrée scolaire.
Des enfants à la rue, en France, dont le nombre «ne cesse d'augmenter». Dans leur communiqué de presse, l'Unicef et la FAS soulignent que dans la nuit du 19 au 20 août, «2 043 enfants sont restés sans solution d'hébergement suite à un appel au 115». «Ils étaient 1 990 en 2023», ajoutent-elles.
Dans la nuit du 19 au 20 août, 2 043 enfants sont restés sans solution d'hébergement suite à un appel au 115.
— UNICEF France (@UNICEF_france) August 29, 2024
Ce nombre ne cesse d'augmenter.
Ils étaient 1 990 en 2023.
Avec la @FedeSolidarite, nous appelons le @gouvernementFR à agir sans attendre. https://t.co/XSnGcXrxf6pic.twitter.com/dGKGhucPmW
C’est à l’occasion d’une conférence de presse tenue ce 29 août dans les locaux de la Fédération de parents d’élèves (FCPE) avec plusieurs associations que le rapport a été détaillé. Lors des prises de paroles, aux côtés de la présidente d'Unicef France, figuraient des intervenants du Collectif des associations unies (CAU), du collectif Jamais sans toit, de Médecins du monde ou encore de la Fondation Abbé Pierre.
Les différents acteurs associatifs ont dévoilé les résultats du sixième baromètre. Dans un communiqué de presse, publié en amont, l’Unicef et la FAS ont alerté sur une «augmentation alarmante» de ce nombre d’enfants sans abri en France.
Une augmentation qui perdure «malgré les alertes répétées et les recommandations formulées, loin d’être suivies», ont regretté les responsables associatifs. Leur inquiétude réside également dans «l’incertitude du contexte politique» qui «fait craindre une dégradation de la situation».
Les chiffres avancés dans le rapport font état d’une hausse de 120% du nombre d’enfants sans hébergement la nuit par rapport à 2020, 467 enfants visés ici ayant moins de trois ans, soit «27% de plus qu'en 2022». Parmi eux, 129 ont moins d'un an.
La responsabilité des pouvoirs publics a été évoquée dans le document. «Des orientations délétères ont vu le jour ces dernières années : loi dite «anti-squat», détricotage de la loi SRU, baisse des APL… », dénoncent les rédacteurs.
«On est dans une impression de répétition, ce qui crée une inquiétude de ne pas être entendu malgré une hausse importante du nombre d’enfants à la rue ces dernières années», a déploré la directrice général de la FAS, Nathalie Latour, commentant sur X (ex-Twitter) ce rapport.
@gouvernementFR porté disparu ????, enfants à la rue
— C.A.U. (@CollAssoUnies) August 22, 2024
Conférence de presse jeudi 29 août chez @FCPE_nationale avec :
- chiffre 2024 du nb d'enfants à la rue
- témoignage d'un enfant concerné
- remontées de terrain des professionnels et bénévoles
???? journalistes sur inscription pic.twitter.com/dh3YAo1N4M
Les chiffres des enfants sans logements seraient même sous-évalués à en croire le rapport, celui-ci ne prenant pas en compte les familles qui ont renoncé à appeler le 115, les enfants vivant dans des bidonvilles ou en squats, ou encore les mineurs non accompagnés.
Les associations dénoncent une violation par l’État de la Convention internationale des droits de l’enfant, que la France a ratifiée, et réclament «une augmentation immédiate des places d’hébergement, promise depuis janvier 2024» mais aussi la «mise en œuvre d’une programmation pluriannuelle de l’hébergement et du logement».
Les chiffres présentés dans le détail font état d’une surreprésentation des problèmes d’hébergement en région parisienne où figure le plus de demandes en logement non pourvues pour les familles.
Le rapport pointe aussi du doigt le nombre important d’enfants résidant dans des hôtels, soit 28 659 pour la nuit du 19 au 20 août 2024.
Le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, Manuel Domergue, présent lors de la présentation du rapport, a estimé que le futur gouvernement devait prendre «à bras le corps» la question du logement. «On est face à un gouvernement démissionnaire qui n'a pas fait grand-chose et qui n'a même pas fait semblant de faire quelque chose», a-t-il déploré.