«J’appelle à un cessez-le-feu humanitaire immédiat de trois jours pour permettre la vaccination», a lancé le 27 août Josep Borrell dans un message sur la plateforme X (ex-Twitter). La demande du chef de la diplomatie européenne intervient alors que les organisations humanitaires alertent sur la propagation de la polio dans la bande de Gaza.
«La propagation rapide de la polio menace tous les enfants de Gaza, déjà affaiblis par les déplacements, les privations et la malnutrition», a martelé Josep Borrell. «Notre humanité l’exige [...] indépendamment de négociations plus larges», a-t-il ajouté.
La poliomyélite est une maladie virale très contagieuse qui touche essentiellement les enfants de moins de cinq ans. Elle se propage notamment en raison de l'eau et d'aliments contaminés. Les symptômes entraînent des rhumes, des gastros et peuvent aller jusqu'à une paralysie complète et irréversible.
Le 26 août, «le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) a annoncé l'arrivée de 1,2 million de doses de vaccins vitaux contre la polio à Gaza», rapporte le site des Nations unies. Le premier cas a été recensé à la mi-août, «chez un enfant de dix mois». «Il s’agit du premier cas de cette maladie invalidante à vie depuis plus de 25 ans» dans l'enclave palestinienne, a précisé l'ONU.
La campagne de vaccination est destinée à «640 000 enfants». Face à cette urgence humanitaire, «l’OMS et l’Unicef demandent à toutes les parties au conflit de mettre en place des trêves humanitaires dans la bande de Gaza pendant sept jours afin de permettre la tenue de deux cycles de vaccination», avait indiqué l'Organisation mondiale de la santé le 16 août.
En coordination avec l'Unicef et l'OMS, l'agence gouvernementale israélienne Cogat a indiqué qu’au 26 août, 1 255 000 vaccins contre la polio avaient été livrés dans la bande de Gaza par le passage de Kerem Shalom.
Or, cette campagne de vaccination et l'acheminement des denrées alimentaires sont mises à mal par les nombreux déplacements de population. «Les opérations humanitaires sont gravement entravées par l’intensification du conflit, le nombre limité de postes-frontières et les routes endommagées», a fait savoir l'ONU. D'ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué que seule la moitié de l'aide humanitaire était entrée dans la bande de Gaza durant le mois de juillet. L'organisation s'attend à des résultats similaires pour le mois d'août.
Depuis près de 11 mois, les habitants de la bande de Gaza doivent fuir les bombardements israéliens. Ils vivent dans des camps de réfugiés insalubres ou le manque d'hygiène entraîne la résurgence de nombreuses maladies. Depuis le 7 octobre et l'attaque sanglante du Hamas en territoire israélien, les raids quotidiens de Tsahal ont fait plus de 40 000 morts dans l'enclave palestinienne.
Des négociations sont en cours pour tenter d'arracher un cessez-le-feu et la libération des otages encore aux mains du Hamas.
