Similaires, les plaintes se sont peu à peu accumulées au commissariat central de Clermont-Ferrand. Le prévenu ciblait les cabinets des professionnels de santé. Des kinésithérapeutes, des dentistes, des médecins, des ostéopathes, des orthophonistes…
À chaque fois, l’homme s’introduisait dans les cabinets de santé et dérobait ce qui lui tombait sous la main, avec une préférence pour les portefeuilles et les sacs à main. Il dérobait ensuite le numéraire et les cartes bancaires qu’il utilisait exclusivement dans des bureaux de tabac afin d’acheter des jeux : PMU, jeux à gratter, etc. Car le prévenu est addict aux jeux.
"On n’est pas sur un coup de folie""J’ai toujours joué un petit peu. Le PMU, c’est pour les rêveurs, on espère toujours gagner plus. Mais aujourd’hui, c’est sûr que les jeux je veux plus en entendre parler", confesse le prévenu.
En tout, il est poursuivi pour une quinzaine de vols commis dans le Puy-de-Dôme et l’Allier, entre 2023 et 2024. "Je reconnais les faits", explique d’emblée ce Puydômois de 58 ans.
"Là, on n’est pas dans un coup de folie, il n’est pas cleptomane. Il y a une certaine réflexion et un certain stratagème", souligne Me Jean-Hubert Portejoie, partie civile pour un patient qui s’était fait dérober son portefeuille chez un naturopathe de l’agglomération clermontoise. "Il n’agit pas par hasard et avec une certaine audace", ajoute Me Lionel Duval, pour les intérêts d’une dentiste et d’une kinésithérapeute.
Parmi les méfaits, un se détache des autres. En 2023, il se présente au domicile d’une personne âgée de 87 ans, se présentant comme "un entrepreneur chargé de vérifier la plomberie. L’habitante l’invite à entrer et il demande un verre d’eau. La vieille dame s’exécute et le laisse boire dans sa cuisine. Pendant ce temps, il lui dérobe son portefeuille qui contient une centaine d’euros.
"On ne m’y reprendra pas"Il sera interpellé le 13 juin dernier par les enquêteurs clermontois, qui ont fini par recouper les faits et identifier le suspect grâce aux nombreuses bandes des caméras de surveillance. "C’était débile de ma part d’avoir fait ça. Je m’en excuse, ce que j’ai fait, c’est pas beau. J’étais joueur, je trouvais pas de travail, j’avais besoin d’argent, j’ai trouvé cette facilité", déclare le quinquagénaire. Et d’ajouter : "On ne m’y reprendra pas." "Il entend assumer les faits", ajoute son conseil, Me Laure Vaillant.
Le prévenu est condamné à douze mois de prison, dont six avec sursis probatoire.
Julien Moreau
