Bernard Bejar et toute l’organisation du Stade Clermontois ont poussé un grand ouf de soulagement, ce samedi à 15 h 57, l’heure exacte à laquelle Lenny Petit a remporté le tournoi ITF de Clermont au terme d’une finale de haute volée face à Pierre-Antoine Faut (16 ans).
Non seulement parce que Lenny Petit est licencié au sein du club auvergnat, mais aussi parce qu’en cas de troisième set, on aurait sans doute connu le vainqueur du tableau masculin ce dimanche et non samedi.
Tournoi ITF junior de Clermont : deux finales 100 % françaises dont une avec un licencié du Stade Clermontois
Pourquoi ? À 16 heures, la municipalité devait fermer le stade Philippe Marcombes en raison d’une alerte tempête. Voilà pourquoi l’organisation a légèrement avancé les deux finales et que celle des femmes s’est terminée pendant celle des hommes.
Mais Lenny Petit a eu la courtoisie d’en terminer en moins de deux heures. La courtoisie mais aussi le plaisir car le gamin du Stade Clermontois en avait plein les pattes après sa demi-finale époustouflante de la veille, longue de 4 h 36, un record dans l’histoire du tournoi auvergnat.Pourtant, sur les coups de 14 h 20 ce samedi, on avait l’impression que Lenny Petit ne ressentait pas la moindre fatigue. À ce moment-là, le résident monégasque menait 3-0, double break en poche, frappait plus fort dans la balle que son adversaire parisien, redoutable défenseur qui faisait tout pour faire durer les échanges.
"J’avais promis à ma grand-mère…"La réalité l’a rattrapé quelques instants plus tard lorsqu’il s’est fait débreaker. "J’en peux plus", a-t-il dit à son entourage en grimaçant. "J’étais mort, se souvient le fils d’Émile, ancien joueur reconnu du Stade Clermontois. J’ai essayé de prendre pas mal de temps entre les points et me concentrer sur mes jeux de service".
Ce qui a fonctionné puisqu’il est parvenu à conserver son break d’avance pour décrocher le premier set. Lenny Petit avait fait la première moitié du chemin. La seconde, il l’a parcourue grâce à une fin de deuxième manche remarquable, où il a haussé son niveau de jeu et profité des erreurs de la tête de série numéro 1. Mené 5-2, Petit, poussé par un public acquis à sa cause, a collé cinq jeux consécutifs à son adversaire pour s’imposer en deux sets (6-4, 7-5).
"Je rêve depuis tout petit de gagner ce tournoi. Avant, c’était moi qui passais la traîne ici, je servais les repas aux joueurs. J’avais promis à ma grand-mère (ancienne présidente du Stade Clermontois Jacqueline, fondatrice du tournoi), qui est décédé il y a deux ans, que je gagnerai ce tournoi. Ça m’a galvanisé. J’y ai pensé sur tous les points", affirme celui s’est s’offert son premier tournoi junior international à l'occasion de sa troisième participation à la compétition auvergnate. Il n'avait jusqu'ici jamais franchi le premier tour. D'ailleurs, l'année dernière, il avait été éliminé par... Pierre-Antoine Faut.
Eleejah Inisan s'est fait peur... avant de déroulerChez les filles, il aura fallu trois sets à Eleejah Inisan pour triompher. Face à Eva Marie Desvignes (16 ans), « une de (ses) meilleures copines », la tête de série numéro 1, a laissé échapper, pour la première fois du tournoi, une manche, la première, notamment à cause de trop nombreuses fautes directes.
"Physiquement, je n’étais pas très bien. Je n’arrivais pas à rentrer dans mon match. Elle en a profité en jouant très bien. J’ai eu peur de perdre le match, reconnaît la 57e joueuse française, qui s'entraîne près des courts de Roland-Garros à Paris. Je me suis dit qu’il fallait changer quelque chose. J’ai mis plus d’intensité en prenant plus de marge pour la faire plus jouer".Stratégie payante la Bretonne qui vient de remporter un deuxième tournoi international en l’espace d’une semaine après celui décroché en Pologne. Solide.
Texte : Nicolas Calvet
Photos : Francis Campagnoni
