La variole du singe, ou mpox, continue de se propager en Afrique. Initialement confinée à certaines zones, la maladie a été détectée dans plusieurs nouveaux pays, au Gabon et en Côte d'Ivoire, mais surtout au Burundi. Cette expansion géographique alerte les autorités sanitaires africaines sur la nécessité de renforcer les mesures de prévention.
Le Burundi a enregistré 171 cas confirmés, ont annoncé ses autorités sanitaires ce 23 août. Le pays avait relevé trois cas à la fin du mois de juillet. Il a confirmé qu'il s'agissait bien du Clade Ib, le variant plus létal.
Le ministère gabonais de la Santé publique a quant à lui signalé le 22 août la détection d’un premier cas de la variole du singe. «Il s’agit d’un compatriote de 30 ans, résidant au Gabon et ayant séjourné en Ouganda, un pays touché par l’épidémie, au cours des deux dernières semaines», précise le département dans un communiqué. Les autorités sanitaires gabonaises ont appelé la population à «rester vigilante, à ne pas céder à la panique, et à suivre les mesures d’hygiène recommandées».
Le 20 août, la Côte d’Ivoire a annoncé un premier décès dû au mpox. «Depuis la détection du premier cas, au début du mois de juillet à Tabou, d'autres cas ont été observés aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays. Nous en sommes aujourd'hui à 28 cas confirmés, dont un décès», a déclaré lors d’un point de presse Daouda Coulibaly, sous-directeur de l’Institut national de l’hygiène publique (INHP).
Une nouvelle souche plus mortelle a été découverte en République démocratique du Congo (RDC). Récemment identifiée, cette nouvelle variante du virus mpox, le Clade Ib, se répand rapidement et semble particulièrement dangereuse pour les enfants, selon les agences onusiennes.
«La nouvelle souche de mpox constitue une menace sérieuse pour les enfants et les familles vulnérables», a averti la directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, Etleva Kadilli.
La responsable onusienne a appelé, d’après le bulletin d’info de l’ONU du 22 août, à accorder une priorité particulière aux besoins des enfants dans la lutte contre l’infection. «Outre les interventions immédiates pour sauver des vies, les efforts de communication sur les risques et la collaboration transfrontalière et l’attention ciblée sur les programmes qui soutiennent le bien-être général des enfants doivent être prioritaires», a-t-elle précisé.
Au Burundi, au 20 août, 45% des cas concernaient des femmes et 60% des enfants et des adolescents de moins de 20 ans, les enfants de moins de cinq ans représentant plus de 20% des cas.
Du même avis, Patrick Ramadan Otim, épidémiologiste au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, a souligné que les enfants de moins de cinq ans avaient «un risque plus élevé de contracter des maladies graves et de mourir». «Si c’est un adulte qui a la maladie, il est très important qu’il prenne des mesures pour s’isoler», a-t-il ajouté.
La variole du singe a été classée mi-août comme Urgence de santé publique de portée internationale (USPP) par l’Organisation Mondiale de la santé (OMS). Le monde s'inquiète d'une nouvelle pandémie à cause de la propagation rapide du mpox et de l’émergence de nouvelles variantes du virus.
«Ce n’est pas la même chose que le Covid-19 et le mpox peut être maîtrisé», a néanmoins affirmé le 20 août à Genève Hans Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, appelant également à une action mondiale pour éliminer la variole simienne et éviter que ne se répètent des cycles de panique et de négligence.