Une manœuvre qui a déclenché la colère de Pékin. Un navire de guerre américain a emprunté ce jeudi 22 août le détroit de Taïwan, une voie navigable sensible séparant l’île de la Chine, a déclaré la marine américaine, affirmant s’assurer du respect du droit international dans la région.
"Le voyage du destroyer à missiles guidés de classe Arleigh Burke USS Ralph Johnson a montré l’engagement de Washington à défendre la liberté de navigation pour toutes les nations en tant que principe", a déclaré dans un communiqué jeudi la Septième flotte de l’US Navy, qui opère sur le Pacifique occidental et l’océan Indien.
La Chine revendique en effet Taïwan comme faisant partie de son territoire, et déclare être prête à la reconquérir par la force si nécessaire. En conséquence, Pékin considère donc que le détroit de Taïwan fait partie de ses eaux territoriales, tandis que Taïpei et Washington affirment que celui-ci est une voie navigable internationale.
Le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le navire avait navigué du sud au nord et qu'"aucune anomalie n’avait été détectée dans notre environnement".
L’armée chinoise a de son côté qualifié ce transit de "cirque médiatique" et a déclaré que son commandement du théâtre oriental "a mobilisé des forces navales et aériennes pour monter la garde contre le passage du navire américain tout au long du processus". Les troupes chinoises "sont constamment en état d’alerte pour défendre résolument la souveraineté nationale", a déclaré le commandement dans un communiqué.
Déjà il y a trois semaines, le ministère de la Défense taïwanais avait affirmé qu’une frégate canadienne avait traversé le détroit de Taïwan, poussant l’armée populaire de libération chinoise à condamner cette action en affirmant que les "agissements du Canada ont perturbé la situation et sapé la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan".
Des navires de guerre des Etats-Unis et du Canada avaient déjà traversé le détroit de Taïwan en novembre et septembre dernier, ce qui avait conduit l’armée chinoise à se déclarer en "état d’alerte". Des bâtiments chinois naviguent également quasi quotidiennement dans les eaux taïwanaises selon Taïwan, qui affirme aussi enregistrer des sorties de drones et d’avions de chasse autour de l’île.