L’organisme La Voix des poules organise ce vendredi une vente de poules de réforme à Boussac-Bourg. Fondée en septembre 2023, l’entreprise a déjà organisé près de 42 sauvetages de poules de réforme partout en France. « Nous sommes une agence de soutien pour les professionnels dans le domaine de l’agriculture », explique Antoine, un des fondateurs. L’organisme emploie trois jeunes d’une vingtaine d’années qui tentent d’aider les éleveurs à écouler leurs poules de réforme. À Boussac-Bourg, ce sont les animaux d’Aurélien Foltier, éleveur de poules pondeuses bio à Boussac-Bourg, qui seront vendues.
Un renouvellement de cheptel indispensableTous les 18 mois, les éleveurs de poules doivent se séparer de leurs animaux. En effet, à partir de ce stade, les poules ne produisent plus assez d’œufs pour permettre une rentabilité à l’éleveur. Pour s’en séparer, les agriculteurs vendent généralement leurs poules aux abattoirs qui pourront les valoriser ensuite. « Un éleveur qui fait vider son bâtiment pour renouveler son lot achète à un fournisseur qui lui vend les poules qui ont trois mois, entre 8 et 12 euros, » explique Antoine. « Mais un abattoir vous les rachète quelques dizaines de centimes, entre 10 centimes et 8 euros, ça fait un écart énorme. » Cette situation constitue une perte sèche pour les éleveurs. Le but de la voix des poules est d’aider ces éleveurs à renouveler leur cheptel en organisant des ventes.À Boussac-Bourg, les poules seront vendues à 4 euros l’unité avec une poule offerte à partir de dix poules achetées. Pour récupérer les poules, un formulaire de réservation est à remplir sur le site www.lavoixdespoules.com.Photo d'illustration Renaud Baldassin
« On ne fait pas de l’argent sur le dos de l’éleveur »Ici, les bénéfices de la vente seront en grande majorité reversés à l’agriculteur. « On ne fait pas de l’argent sur le dos de l’éleveur », explique Antoine. En effet, sur les bénéfices dégagés, quelques centimes par poule seulement sont récupérés par la Voix des poules pour l’organisation de la vente, le reste ira à l’éleveur. Ce cas de figure est loin d’être le plus courant comme l’explique Aurélien Foltier. « On est souvent contacté par des organismes qui mettent en avant le côté “sauvez les poules de l’abattoir, pauvres petites bêtes” pour faire pitié et pour ensuite se gaver sur notre dos », déplore Aurélien Foltier. « Ils achètent nos poules 1 euro et les revendent 7 ou 8 euros. Je ne veux pas contribuer à ça, je ne veux pas qu’on mette en avant le sauvetage des poules de l’abattoir juste pour enrichir des gens. »Photo d'illustration Renaud Baldassin
Valoriser les élevages bio et plein airDepuis sa création, la Voix des poules a pour politique de ne travailler qu’avec des éleveurs bio ou plein air en excluant volontairement les élevages intensifs et industriels. Ainsi, l’entreprise cherche à valoriser le travail des éleveurs qui respectent un cahier des charges, des conditions d’élevage et un savoir-faire français, comme Aurélien Foltier.« Lorsqu’un éleveur est en bio, il est forcément en plein air. On a un cahier des charges encore plus strict que le plein air. Le plein air impose simplement que la poule aille dehors alors que le bio, lui, impose que la poule aille dehors, qu’elle n’ait pas d’antibiotiques et qu’elle ait un aliment bio », explique l’éleveur, « c’est ce qui nous permet de proposer un produit de qualité. »Avec ces ventes, les particuliers ont l’occasion de sauver des poules destinées à l’abattoir. Mais au-delà de l’aspect éthique, les poules présentent plusieurs avantages pour leurs nouveaux propriétaires. En effet, les poules fraîchement adoptées pourront vivre jusqu’à 4 ans et pondre entre 5 et 7 œufs par semaine. De plus, elles peuvent aider à transformer les déchets verts puisqu’une poule peut avaler près de 100 kg de déchets organiques par an.
La vente aura lieu le vendredi 23 août à Boussac-BourgPlus d’informations sur le site internet https://www.lavoixdespoules.com/evenements-sauvetage/
Lucas Robin-Lamotte
