Tous les ans, c’est la même histoire. Sylvie et Jean-Marie descendent de Picardie pour assister au festival Paroles de Conteurs à Vassivière. Depuis environ quinze ans maintenant, ils se plaisent à venir en Creuse car selon eux, « c’est le plus bel endroit du monde ».
Une parole qui conteUne véritable déclaration d’amour au département qui a vu naître un des plus gros festivals de contes français en 1995. C’est sans doute aussi ce qui a guidé la programmation de cette édition 2024, le cœur. Sandrine Bordier, programmatrice du festival et fille de la figure fondatrice Jean-Louis Bordier, le dit elle-même : « Cette année, c’était le thème des coups de cœur. ». Pas d’événement en grande pompe, mais une belle bande de contes. Elle précise :
« C’était des artistes qu’on avait envie de retrouver, de revoir »
Comme Armelle & Pepo, deux artistes tsiganes qui viennent depuis une vingtaine d’années égrener des épisodes de leur vie de gens du voyage, en musique. « Les gens ont besoin de belles histoires », raconte Pépo, et il reste encore du temps pour les découvrir jeudi et vendredi à 19 h 15 dans l’Instant Tsigane.Pépo joue de la musique tsigane
Entre tradition et transmissionLe conte, dans son aspect universel et intemporel, est sans doute la chose du monde la plus partagée. D’ailleurs Sandrine Bordier développe : « Que ce soit dans n’importe quel pays, ou n’importe quelle langue, on arrive tous à comprendre ce que le conte veut transmettre ».
Semer leurs paroles de conteurs et faire germer des idées, des imaginaires et des univers dans la tête des festivaliers, c’est là toute la beauté des contes. « C’est important que les gens prennent le temps de partir en voyage en écoutant l’histoire pour essayer de ne plus penser au quotidien ou à tout ce qui nous entoure », défend Sandrine Bordier.
« Je pense que dans le monde dans lequel on vit, c’est important d’avoir un moment à soi où on part un petit peu dans son imaginaire ».
Jean-Louis Bordier, fondateur du festival, et sa fille Sandrine Bordier
Pour Sandrine Bordier, la transmission est au cœur du festival. Déjà parce que c’est son père qui est à l’origine du festival et qu’il lui a passé le flambeau, et aussi parce que « les gens ont besoin de convivialité et de partage », rappelle la programmatrice. « Le conte est une échappatoire, le public ne viendrait pas s’asseoir sur des gradins inconfortables pendant une heure s’il n’en avait pas besoin », s’amuse-t-elle.
« C’est rare de voir les gens fairela gueule ici »
Et finalement, « c’est vrai qu’on a un public hyper fidèle. On a des festivaliers qui viennent depuis des années. » se rend compte Sandrine. Comme Jean-Marie et Sylvie, les Picards. Autour de cette fidélisation s’est aussi construite une grande famille.
Il reste encore jeudi 22 et vendredi 23 août !Renseignements : paroles de conteurs
Marie Le Maux