Il a fallu attendre la prolongation pour assurer cette place en finale. Que ressentez-vous ?
C'est incroyable. On savait que ça allait être un match très intense, qu'aucune des deux équipes n'allait vouloir lâcher. On a été au bout du suspense. Ça a été dur sur le moment. Et quelques minutes après, on ne se rend pas trop compte. Je pense que l'on va se rendre compte dans la soirée (de ce vendredi, ndlr). C'est juste incroyable. On a vécu un match de basket féminin fou.
Durant cette prolongation, vous ne leur avez pas laissé la place de croire qu'elles pouvaient passer...
Quand on est à +6 et qu'elles reviennent, il n'y a pas eu de doute. Physiquement, on avait eu plus de rotations, même si sur la fin, on est restées avec les mêmes joueuses. Depuis le début de la campagne, elles jouent 30 ou 35 minutes. C'est dur physiquement de tenir. Nous, c'est ce que l'on voulait : mettre du rythme et ne pas leur laisser l'espoir dès le début de la prolongation.
Dans quel état d'esprit allez-vous affronter les Américaines ?
Il nous reste un match et on veut chercher la plus belle des médailles. On sait que ça va être dur, mais on va savourer et basculer sur cette équipe des États-Unis. Elles sont favorites comme toujours, mais on sait que rien n'est impossible.
Quel est le sentiment qui prédomine ce soir ?
De la fierté. Je suis vraiment fière de l'équipe. Elle est vraiment incroyable. Il y a des filles qui ne jouent pas en début de tournoi, qui jouent maintenant et sont incroyables ce soir. Il y en a d'autres qui sont un peu moins bien. Et on finit toujours par gagner et avancer. Je suis vraiment fière parce qu'on a un état d'esprit que l'on n'a jamais eu jusqu'ici.
Comment qualifieriez-vous cet état d'esprit ?
C'est dur. Il y a de l'abnégation, de la volonté, du caractère. C'est peut-être ce qu'il nous a manqué lors des années précédentes.
Vous l'avez senti très vite ?
Ça fait maintenant trois ans que l'on travaille sur cet état d'esprit. C'est le maître mot d'Aimé. C'est là où il veut emmener les filles. Que chacune soit importante dans un dispositif. Que chacune soit essentielle. On y arrive. Aujourd'hui, on savoure parce que ça a été beaucoup de travail de gérer des filles qui sont incroyables dans leurs clubs, qui ont autant d'ego et qui se mettent au service du collectif. Elles sont indispensables à chaque moment du match.
Propos recueillis par Ludovic Aurégan
