L’un est un peu plus connu que l’autre, comme l’indique leur popularité sur Instagram : 882.000 abonnés d’un côté contre à peine 5.000 de l’autre. En France, pour 99 % des amoureux de sport, quand on évoque Alaphilippe, il s’agit de Julian, le double champion du monde de cyclisme, peut-être le meilleur coursier tricolore des vingt dernières années. Mais depuis ce jeudi, le grand public sait désormais qu’il y a un autre Alaphilippe au taekwondo. Il s’appelle Souleyman, il a 21 ans, il est vice-champion d’Europe 2022 et il a pris la lumière médiatique sous la verrière du Grand Palais.
C’est marrant, parce que je trouve qu’ils se ressemblent un peu dans la forme du visage, avec le petit bouc en plus.
Si ce n’était peut-être pas le jour à titiller Souleyman avec cette homonymie, lui qui a vu son rêve de titre olympique s’envoler en début d’après-midi, on lui en parle très souvent, sur le ton du chambrage. « En général, ça le fait sourire. C’est marrant, parce que je trouve qu’ils se ressemblent un peu dans la forme du visage, avec le petit bouc en plus », sourit Pauline Filet, l’attachée de presse de la Fédération, dont le père, féru de généalogie, a même mené une enquête. Et il a découvert que Julian et Souleyman étaient de très lointains cousins, au douzième degré. « Ils ont des ancêtres communs dans les années 1600 », précise la sympathique attachée de presse.
Ces dernières années, sur les routes du Tour de France, on a vu fleurir un peu partout des pancartes humoristiques « Allez Alain Philippe », à l’initiative de la très caustique Fédération française de la lose. Et bien l’une de ces pancartes a migré jusqu’au Grand Palais ! « On l’a confectionnée ce matin juste avant de partir, raconte Romain, un habitué du Tour de France originaire de Pau. C’est un petit clin d’œil marrant. Nous, on connaît un peu plus le vélo que le taekwondo, tous les étés on essaye d’aller supporter Julian sur les routes. Mais on encourage tous les Français, et aujourd’hui c’est Souleyman ! »
Militaire dans l'armée de terreMalgré tout le soutien du Grand Palais, en feu pendant son quart de finale des -68 kg, Souleyman Alaphilippe, originaire des Hauts-de-Seine et militaire dans l’armée de terre, n’a pas réussi à déboulonner l’Espagnol David Perez Polo. Un garçon qu’il avait pourtant déjà battu. « Il avait le match dans les jambes. Il attaque beaucoup, ça marque peu. Il n’a pas été récompensé de tous les efforts qu’il a faits pendant le match », regrettait le DTN, Patrick Rosso.
Alors que Julian avait terminé 11e de la course en ligne dimanche dernier, il n’y aura donc aucune médaille chez les Alaphilippe sur ces Jeux.
Romain Léger