Mathurin Garrigue se souvient très bien de la première rencontre avec Jean-Pierre Oleksiak, il y a quelques mois, quand il s’est présenté pour le rachat de l’entreprise familiale, spécialisée dans la fabrication de cuisines sur mesure. « C’est quelqu’un de charismatique, qui va droit au but. Et la fois où nous nous sommes vus, ça a matché ! »Le courant est passé entre l’entrepreneur de 45 ans et le fondateur de cette petite société régionale qui, en un peu plus de trois décennies, a su se faire une place dans un secteur très concurrentiel, avec une réputation de qualité.
« C’est ce qui m’a plu, explique Mathurin Garrigue. Pouvoir m’appuyer sur une histoire solide, avec un produit qui est magnifique. Ce que j’ai aimé aussi, c’est le côté artisanal, cet atelier, avec une équipe qui monte sur place. Dans le monde dans lequel on vit, ça va un peu à contre-courant de ce qui se fait et ça, j’aime bien. Apporter quelque chose de différent au client. Ça je souhaite vraiment le garder et le mettre en avant, ce qui n’est pas forcément le cas aujourd’hui. »
Chez les Oleksiak, la cuisine se conçoit en famille à Aubière (octobre 2021)
Installé depuis juin, le nouveau dirigeant ne vient pas pour tout démonter, bien au contraire. D’ailleurs, il a convaincu Émilie, l’une des filles de Jean-Pierre et Bernadette Oleksiak de s’associer à lui, à hauteur de 10 %.
« Je trouve cela positif, notamment par rapport aux dix salariés dont certains sont là depuis longtemps, observe-t-il. Ça crée un fil conducteur, ça donne un sens à l’histoire. » L’intéressée confirme : « On a senti tout de suite qu’on allait bien s’entendre. Je n’avais pas pris la décision de continuer ou de partir mais Mathurin m’a convaincu de rester. Et évidemment, j’en suis très contente parce que c’est quand même la famille, c’est quand même nous... »
Le magasin Kartell déménage à AubièreEn 2021, Émilie avait pris la responsabilité du magasin Kartell, sur l’avenue Julien à Clermont-Ferrand, qui propose du mobilier et des objets de décoration design. Ce qui se profile l’a séduite. Parmi les projets à court terme, la boutique va être transférée d’ici septembre sur le show-room Oleksiak d’Aubière, sur un espace plus vaste, afin de créer une synergie entre les deux univers. En bon financier, Mathurin Garrigue a pris en compte le chiffre d’affaires de 1,8 million d’euros (Oleksiak et Kartell confondus). Il ne s’est pas fixé d’objectif, l’idée première étant de donner un nouveau souffle à l’entreprise. « De remettre de l’essence dans le moteur », selon son expression. Cela passera dans un premier temps par de la communication, du marketing, de la signalétique. Pour valoriser « l’image de marque » qu’a su créer Jean-Pierre Oleksiak et dont le repreneur se sent un peu l’héritier.
Thierry Senzier