Tsahal ne veut laisser aucun répit au Hamas. Israël a promis, mercredi 7 août, d’éliminer le nouveau chef du mouvement islamiste palestinien, Yahya Sinouar, au moment où la guerre dans la bande de Gaza, entrée dans son onzième mois, menace de s’étendre à travers le Moyen-Orient.
Yahya Sinouar a été désigné mardi soir chef du mouvement islamiste pour remplacer Ismaïl Haniyeh, dont l’assassinat le 31 juillet à Téhéran a été imputé à Israël par l’Iran qui a promis des représailles.
Israël accuse ce militant radical jusqu’alors dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza d’être l’un des cerveaux de l’attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre. Traqué par Israël, Yahya Sinouar, dont le mouvement est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, n’est pas apparu en public depuis le 7 octobre. "Nous allons multiplier les efforts pour le retrouver, l’attaquer", a déclaré mercredi le chef de l’armée israélienne, Herzi Halevi.
Alors que toutes les tentatives de médiation ont échoué, la guerre, qui a fait selon le Hamas près de 40 000 morts dans le petit territoire palestinien assiégé, a ravivé les tensions au Moyen-Orient, entre d’une part l’Iran et ses alliés, dont le Hezbollah libanais, et Israël de l’autre. Ces tensions ont redoublé après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh et celui de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah, allié du Hamas, mort le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Le Hezbollah et l’Iran sont "obligés de riposter" à ces deux assassinats, a affirmé mardi le chef du mouvement armé libanais, Hassan Nasrallah. Le Hezbollah ripostera "quelles qu’en soient les conséquences", a-t-il averti. L’armée israélienne a en outre annoncé jeudi avoir tué le 24 juillet dans la bande de Gaza un responsable du Hamas, Nael Sakhl, qu’elle accuse d’avoir "dirigé des attaques terroristes" en Cisjordanie.
Face aux risques d’une extension de la guerre, la communauté internationale tente de trouver des voies d’apaisement et relancer les négociations en vue d’un cessez-le-feu associé à la libération des otages retenus à Gaza. Les contacts diplomatiques se multiplient notamment entre les pays médiateurs, Etats-Unis, Qatar et Egypte. "Nous pensons que l’on n’a jamais été aussi proche" d’un accord, a affirmé mercredi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine, John Kirby.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dont le pays est le principal allié d’Israël, a demandé la veille à l’Iran et à Israël d’éviter une "escalade" militaire. Le président français Emmanuel Macron a aussi exhorté Téhéran à "sortir de la logique de représailles", estimant qu’une nouvelle escalade "n’aurait d’intérêt pour personne". Il a également "appelé le Premier ministre israélien à entrer dans la même logique" et à "éviter un cycle de représailles". Le président iranien Massoud Pezeshkian a lui demandé aux pays occidentaux de cesser de soutenir Israël pour "éviter" une guerre régionale.
Après dix mois de guerre, l’armée israélienne poursuit son offensive terrestre et aérienne contre le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, notamment dans des zones dont elle avait affirmé avoir pris le contrôle mais où les combats ont repris. L’armée a annoncé mercredi poursuivre ses opérations dans le centre du territoire et avoir "éliminé de nombreux terroristes".